Tout est en place pour que 2025 soit l'année du virement instantané ! Disponible en France depuis sept ans, ce moyen de paiement, qui permet d'envoyer de l'argent de compte à compte en moins de 10 secondes, 24h sur 24 et 365 jours par an, reste largement sous-utilisé : moins d'un virement sur dix se fait aujourd'hui en temps réel. La raison en est simple : à quelques exceptions près, les banques ont choisi de le faire payer, autour d'un euro pièce.
Les frais des virements instantanés
Cela va définitivement changer cette année avec l'application, à partir de demain jeudi 9 janvier, d'un nouveau règlement européen contraignant les banques qui proposent des virements classiques à proposer également des virements instantanés, sur les mêmes canaux et aux mêmes conditions tarifaires.
En clair, elles n'ont plus le droit de faire payer le virement instantané plus cher que le virement standard. Ce qui va, dans les faits, généraliser la gratuité du virement instantané lorsqu'il est émis depuis l'application ou le site web de votre banque.
Une réelle appétence pour le virement instantané
Le premier effet de cette évolution devrait être un décollage de son utilisation. Notre sondage exclusif, réalisé par YouGov France, le montre : 73% des personnes interrogées annoncent qu'elles préféreront le virement instantané au virement standard si les deux sont gratuits.
La disparition du frein du prix va aussi les encourager à utiliser le virement instantané pour autre chose qu'envoyer de l'argent à un proche. Une nette majorité des sondés annoncent ainsi être prêts à l'utiliser pour payer une facture (71%), régler un achat en ligne (60%) et même pour régler un achat dans un commerce physique (63%).
Des craintes limitées sur la sécurité
Utiliser plus largement le virement instantané sera d'autant plus simple que les Français ont globalement plutôt confiance dans sa sûreté. Ils sont, là encore, une majorité à considérer qu'il ne présente pas plus de risques que la carte bancaire (57%), le cash (57%), le chèque (61%) ou le virement standard (61%).
Dans les faits, le virement instantané affiche, tous usages confondus, un taux de fraude (0,034% en 2023) très supérieur au virement standard (0,002%), ce dernier étant rarement utilisé par les fraudeurs en raison, précisément, du délai entre son émission et sa réception, ce qui laisse du temps à la victime pour annuler le paiement. Il est en revanche inférieur à celui de la carte bancaire (0,053%) et surtout du chèque (0,078%) (2).
Ce taux de fraude, par ailleurs, devrait rapidement baisser, en raison de l'augmentation des volumes échangés par virement instantané, mais également sous l'effet des nouvelles normes de sécurité imposées par le règlement européen déjà évoqué. Dès le 9 octobre prochain, les banques auront l'obligation de proposer à leurs clients permettant de vérifier la concordance entre le numéro de compte et le nom du bénéficiaire, fermant la porte aux tentatives d'usurpation.
Virement : ces deux nouvelles mesures de sécurité vont vous concerner
Un concurrent pour les autres moyens de paiement
Avec l'élargissement des usages débloqués par la gratuité, le virement instantané va se positionner plus franchement comme un concurrent pour les autres moyens de paiement. Jusqu'à prendre leur place ?
La question se pose pour le chèque. 46% des sondés estiment que le virement instantané va précipiter sa fin, contre 38% qui lui voit encore un avenir. L'autre moyen de paiement en danger, selon eux, est le virement standard. 38% des sondés le voient disparaître. Mais 46% pensent l'inverse.
Il y a peu de doutes, en revanche, sur la pérennité de l'argent liquide et, surtout, de la carte bancaire : les personnes interrogées sont respectivement 59% et 75% à estimer qu'ils vont survivre au virement instantané gratuit.
(1) Etude YouGov France pour MoneyVox. Sondage effectué en ligne (CAWI, computer assisted Web Interview), du 16 au 17 décembre 2024, sur un échantillon de 1 004 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus, à partir du panel de répondants YouGov France (460 000 personnes en France ayant accepté de répondre à des sondages pour YouGov). (2) Source : Observatoire de la sécurité des moyens de paiement de la Banque de France.