Le groupe bancaire a annoncé mardi un bénéfice net en progression de 6,1% entre juillet et septembre, à 3,04 milliards d'euros.

« Nos résultats sont en ligne avec notre objectif de résultat net 2025 supérieur à 12,2 milliards d'euros et avec notre trajectoire de croissance à l'horizon 2026 », a commenté dans un communiqué le directeur général Jean-Laurent Bonnafé.

A fin septembre 2025, le groupe a bien fait les trois quarts du chemin avec un bénéfice net de 9,25 milliards d'euros sur l'année.

Ce montant est toutefois en léger recul de 1,2% sur un an et encore loin du taux de croissance annuel moyen attendu à 7% pour la période 2024-2026.

Les métiers de gestion d'actifs, d'assurance et d'épargne ont été à l'avant-poste le trimestre dernier : leurs revenus et résultats avant impôt ont bondi de plus de 25%, à la faveur de l'intégration des activités de gestion d'actifs d'Axa, Axa IM, dont l'acquisition a été finalisée cette année pour plus de 5 milliards d'euros.

BNP Paribas revendique désormais la place de troisième gestionnaire d'actifs européen avec plus de 1.600 milliards d'euros d'actifs gérés.

La banque de financement et d'investissement (BFI) a également contribué à la croissance des revenus de BNP Paribas le trimestre dernier grâce à la bonne tenue des activités de marchés.

- Fantômes du passé -

Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur, a augmenté entre juillet et septembre de 5,3% sur un an, à 12,57 milliards d'euros.

Il est cependant en-dessous des attentes des analystes rassemblées par le fournisseur de données Factset et l'agence financière Bloomberg. Le cours de Bourse perdait 3,05%, à 67,08 euros, peu après l'ouverture de la Bourse de Paris, dans un marché en légère baisse.

La banque a aussi fait état mardi d'un coût du risque - des sommes provisionnées pour faire face aux crédits impayés - en hausse de 24,1% au troisième trimestre, à 905 millions d'euros, dans un contexte d'augmentation continue du nombre de faillites d'entreprises en France.

BNP Paribas n'a en revanche pas mis d'argent de côté en vue de possibles dommages et intérêts à régler dans le cadre d'éventuels nouveaux litiges concernant son rôle au Soudan entre la fin des années 1990 à 2009.

Le risque plane sur la banque depuis qu'un jury populaire new-yorkais l'a reconnue le 17 octobre complice d'exactions dans le pays, en ayant organisé des transactions commerciales dont les recettes ont financé l'armée et les milices du régime d'Omar el-Béchir.

Les jurés ont décidé que l'établissement était responsable pour les pertes et souffrances de chacun des trois plaignants de ce procès civil et leur ont attribué des dommages et intérêts de 20,75 millions de dollars au total.

Leurs avocats ont par ailleurs réclamé lundi pas loin du double, faisant valoir des intérêts de 5% par an.

- Pas d'augmentation générale -

Le jugement contre BNP Paribas mi-octobre a provoqué un fort recul en Bourse de l'action la semaine dernière, de plus de 8%.

Les investisseurs craignent qu'il ne soit suivi d'autres du même type puisque 23.000 victimes potentielles se sont signalées, selon les conseils des plaignants.

Dans un communiqué séparé, BNP Paribas a de nouveau contesté mardi le verdict, « erroné tant sur le plan juridique que factuel », selon l'entreprise.

La banque y expose son intention de demander une enquête sur des manquements présumés de la partie adverse et estime que le verdict sera infirmé en appel.

En plaidant coupable aux États-Unis de violation des embargos américains contre le Soudan, Cuba et l'Iran, BNP Paribas s'était acquittée en 2014 d'une amende gigantesque de 8,9 milliards de dollars.

Le géant bancaire a par ailleurs bouclé en octobre son exercice de négociations annuelles obligatoires (NAO) pour sa structure concernant la majorité de ses salariés en France, dont le siège et le réseau de détail.

Si aucune augmentation générale n'a été accordée, une enveloppe de 2% de la masse salariale sera consacrée à des augmentations individuelles pour 2026.