Alors qu'Emmanuel Macron a souligné, depuis la Slovénie, qu'il n'y a « ni abrogation, ni suspension » mais seulement un « décalage », la dirigeante syndicale déclare que « le Président peut le nier, mais comme il le dit lui-même, les faits sont têtus. La réforme de 2023 est bel et bien suspendue, comme l'a dit très clairement le Premier ministre encore ce mardi à l'Assemblée ».
Pour la responsable syndicale, il est désormais « essentiel d'ouvrir un débat sérieux sur l'avenir des retraites », et ensuite « les citoyens agiront en conscience en votant à la prochaine élection présidentielle ».
« On a besoin d'un débat digne de ce nom »
La CFDT défend toujours un système de retraite à la carte et par points pour répondre « à une aspiration forte : la liberté de choix, du moment auquel on part et avec quel montant de pension », réforme « sabotée » par Edouard Philippe à Matignon, dit-elle. « Ce système ne fait pas l'unanimité, mais on a besoin d'un débat digne de ce nom, qui intègre la question de la pénibilité », un « nœud de crispation avec les organisations patronales », plaide-t-elle.
Priée de dire si pour passer à un système par points, il faudrait abroger la réforme Borne, Marylise Léon répond : « Oui, absolument ».
Alors que le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, s'est dit ouvert à d'autres systèmes, y compris par capitalisation, la secrétaire nationale de la CFDT se dit « prête à en débattre, sans affaiblir le système par répartition ni dire que ce serait la solution miracle ». Une conférence sur le système de retraite et le travail s'ouvrira fin novembre, selon le gouvernement.
La CFDT souhaite « discuter d'un certain nombre de thématiques : la santé au travail, l'amélioration des conditions de travail, les enjeux d'évolution de carrière ou comment on remet en route l'ascenseur social », expose Marylise Léon, qui juge « important d'y voir clair aussi sur le PLF (projet de loi de finances), PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale), avant d'aborder ces questions ».