« La précarité énergétique atteint un seuil préoccupant. » Dans son baromètre (1) publié ce mardi 28 octobre, le Médiateur de l'énergie sonne l'alerte. « 36% des foyers déclarent avoir rencontré des difficultés de paiement, soit le niveau le plus haut jamais enregistré. »

Par ailleurs, 85% des interrogés estiment que leurs factures d'énergie représentent une part importante de leur budget. C'est là le niveau le plus élevé depuis 2007.

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Le chauffage restreint

Pour faire face aux difficultés, l'une des actions les plus utilisées est de restreindre le chauffage. 74% des interrogés ont indiqué l'avoir fait pour des raisons financières en 2025.

Ne pas laisser les lumières allumées, baisser le chauffage en cas d'absence, ne pas utiliser d'appareils en veille... Ils sont aussi nombreux à adopter des gestes de sobriété énergétique. « Les motivations écologiques à ces comportements ne concernent que 34% des foyers ayant diminué leur consommation. Les raisons financières dominent, pour 87% », constate le médiateur de l'énergie.

Autre conséquence, « la proportion de foyers déclarant avoir souffert du froid continue d'augmenter. Elle est passée de 14% en 2020 à 35% en 2025. Les principales raisons invoquées restent financières et/ou liées à une mauvaise isolation », souligne-t-il. 49% des foyers ont également souffert de la chaleur.

L'envoi tardif du chèque énergie pose problème

Le chèque énergie est l'un des dispositifs permettant d'aider les ménages modestes à payer leurs factures. Il a aussi l'avantage d'inclure des protections plus importantes en cas de non paiement des factures, ou de diminuer certains frais. Problème, en 2025, cette aide est envoyée bien plus tard : elle sera expédiée en novembre, contre avril habituellement.

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D'après le baromètre, 1 foyer sur 4 a indiqué en avoir bénéficié en 2024 ou en être bénéficiaire en 2025. « Son envoi plus tardif a généré des difficultés pour 6 foyers sur 10 : une difficulté de paiement pour 35% d'entre eux, mais également des coupures ou des réductions d'énergie pour 10% », précise l'étude.

(1) Enquête réalisée par l'institut d'études becoming du 10 au 17 septembre 2025 auprès d'un échantillon représentatif de 2 000 foyers français métropolitains, interrogés par voie électronique pour la septième année consécutive.