Dans une lettre adressée au groupe bancaire le 8 octobre, UNI Global Union l'a appelé à « prendre d'urgence des mesures décisives dans sa sphère d'influence pour mettre fin à toute complicité identifiée ou suspectée dans des violations des droits de l'homme et des crimes internationaux contre le peuple palestinien. »

L'UNI rappelle dans un communiqué que BNP Paribas a été citée le mois dernier dans le rapport « Commerce avec les colonies illégales » publié par Oxfam et plus de 80 autres organisations comme l'un des trois principaux créanciers d'entreprises liées aux colonies, avec HSBC et Barclays.

Le document indique que la banque a accordé 28 milliards de dollars de prêts et de services d'émission entre janvier 2021 et août 2024 à ces sociétés, dont 1,2 milliard à Siemens, impliquée dans la desserte des colonies par une ligne ferroviaire qui traverse les territoires occupés.

La violence en Cisjordanie occupée s'est intensifiée depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

« Nous appelons la banque à mener une enquête rigoureuse sur ses liens avec la Cisjordanie et à prendre toutes les mesures nécessaires pour cesser de financer des activités qui violent les droits humains », a déclaré Christy Hoffman, secrétaire générale d'UNI Global Union, qui représente trois millions de travailleurs du secteur financier dans le monde.

La fédération appelle notamment la banque à « appliquer une surveillance renforcée », à publier les résultats de ses contrôles et à utiliser son influence pour pousser les entreprises concernées à mettre fin à leurs activités dans les colonies.

La banque réfute

Contactée par l'AFP, la banque française a assuré jeudi qu'elle n'était « en aucune manière impliquée dans les terribles conflits au Proche-Orient » et a « fermement réfuté toute allégation qui tenterait d'établir un lien entre ses activités et la situation dramatique pour les populations civiles dans cette région ».

« BNP Paribas veille scrupuleusement au respect des droits humains ainsi que des lois, règlements et conventions qui lui sont applicables », a souligné la banque.

Dans le cadre de son accord mondial avec l'UNI, renouvelé en 2024, la banque s'est engagée à respecter les principes directeurs des Nations unies et à ne pas participer à des violations des droits humains par ses activités de financement et d'investissement.

Fin juin, l'association Juristes pour le respect du droit international (Jurdi) avait annoncé avoir assigné BNP Paribas en justice pour « manquement à son devoir de vigilance », reprochant au groupe bancaire d'avoir omis de mentionner des activités soutenant Israël, notamment dans le cadre de son offensive militaire à Gaza, ce que la banque réfute.