Encore une mauvaise nouvelle à venir pour MaPrimeRenov' ? Le conseil national de l'habitat doit examiner, ce jeudi 4 septembre, des projets de décrets précisant les conditions requises pour bénéficier du dispositif de soutien à la rénovation énergétique. Le gouvernement compte ensuite les publier avant le vote de confiance prévu le 8 septembre.

Ces textes prévoient des règles plus strictes pour l'accès à l'aide concernant les rénovations d'ampleur, une réduction des montants ainsi qu'une exclusion de certains travaux monogestes. On fait le point.

Ce qui change pour les rénovations d'ampleur

La réouverture du guichet, suspendu depuis fin juin, avait déjà été annoncée pour le 30 septembre, pour les rénovations d'ampleur. On savait aussi que seuls 13 000 dossiers pourront être aidés d'ici la fin de l'année 2025. Les ménages ayant des revenus très modestes, puis éventuellement ceux aux revenus modestes seront prioritaires.

Autre nouveauté, l'éligibilité à MaPrimeRenov' pour une rénovation d'ampleur sera limitée aux logements classés E, F ou G. Aussi, les plafonds de dépenses éligibles (sur lesquels sont calculés les taux d'aide accordée), devraient être réduits. Ils passeront de 40 000 euros à 30 000 euros pour les rénovations permettant de gagner deux classes énergétiques et à 40 000, contre 55 000 euros auparavant pour les sauts de trois classes.

Le saut de 4 classes, dont le plafond de dépenses éligibles atteignait 70 000 euros, devrait être supprimé. Même couperet pour le bonus « sortie de passoire thermique », qui permettait d'obtenir 10% d'aide en plus si cet objectif était atteint.

Les taux d'aide devraient aussi diminuer pour les ménages ayant des revenus intermédiaires ou supérieurs, passant respectivement à 45% et 10% peu importe le saut de classe. Aucun changement prévu en revanche pour ceux qui ont des revenus modestes ou très modestes.

« Les montants d'aides maximums seront divisés par deux par rapport à aujourd'hui pour les ménages très modestes et modestes »

Selon Effy, entreprise spécialiste de la rénovation énergétique, en conséquence, « les montants d'aides maximums seront divisés par deux par rapport à aujourd'hui pour les ménages très modestes et modestes. Il baissera de -57% pour les ménages intermédiaires, tandis que pour les ménages supérieurs, le montant d'aide maximum baissera jusqu'à -81% ».

Nouvelles règles pour les travaux par geste

À partir de janvier 2026, certains travaux par geste ne seront plus aidés. Sont concernés : l'isolation des murs par l'intérieur ou l'extérieur ainsi que les aides pour le chauffage biomasse. Seules exceptions, l'isolation des combles et des sols, ainsi que les poêles à bois et inserts à cheminée. Les pompes à chaleur restent aussi éligibles.

« L'isolation des murs (qui) ne sera plus aidée dès l'an prochain. Alors que plus d'un dossier de demande d'aide sur 10 concernait ce type de travaux au 1er semestre, on peut s'interroger sur ce choix », relève Audrey Zermati, directrice stratégie d'Effy.

Des points plus positifs pour les demandeurs : le report au 1er janvier 2027 de l'obligation de fournir un DPE ou un audit pour bénéficier de MaPrimeRenov' via un parcours par geste. L'exclusion des passoires thermiques de l'accès à l'aide pour des monogestes est aussi décalée à la même date. Tout comme l'obligation de réaliser un geste d'isolation en même temps qu'un geste de chauffage ou d'eau chaude sanitaire.

« Ces textes ne lèvent bien évidemment aucune incertitude sur le budget qui sera finalement dédié à MaPrimeRénov'. Et rien n'est malheureusement dit des mesures qui devraient être prises pour améliorer les délais de traitement des dossiers qui sont à l'heure actuelle dramatiquement long », note Audrey Zermati.

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