MaPrimeRénov' réouvre ses portes ce mardi 30 septembre... Mais la nouvelle version du dispositif pour le parcours de rénovation globale est limitée à 13 000 dossiers sur tout le territoire. De plus, elle ne concerne que les ménages aux revenus dits « très modestes », propriétaires de logements classés E, F ou G, avec des plafonds de travaux fortement abaissés : 30 000 euros maximum pour un gain de deux classes au DPE et 40 000 euros pour trois classes ou plus. Le bonus de sortie de passoire thermique a, lui, disparu.

« Le retour de MaPrimeRénov' est une bonne nouvelle mais le dispositif est considérablement réduit notamment en ce qui concerne les ménages potentiellement concernés. Actuellement, de jeunes ménages font le choix d'acheter une passoire thermique à rénover pour bénéficier d'une décote à l'achat, mais le plus souvent, leurs revenus sont supérieurs au plafond, ce qui leur permet d'obtenir un crédit mais les exclut de fait du dispositif », explique Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer dans un communiqué.

Les banques à l'offensive depuis plusieurs mois

En régions, le seuil de revenus est particulièrement bas : 17 173 euros par an pour un célibataire et 25 155 euros pour un couple. Or, d'après l'Insee, seuls 28,5% des ménages du premier quartile de revenus (soit moins de 1 512 euros nets par mois) sont propriétaires. Les statistiques de la Banque de France confirment cette exclusion : en 2025, moins de 1,5% des nouveaux crédits ont été accordés à des ménages gagnant moins de 20 000 euros par an.

Face aux limites du dispositif public, certaines banques prennent le relais. Depuis plusieurs mois, elles proposent des mécanismes incitatifs intégrés au financement immobilier. « Le diagnostic de performance énergétique du bien est devenu un document indispensable dans le dossier de demande de crédit, souligne Julie Bachet. En fonction de sa lettre, il peut impacter l'accord de crédit, l'apport demandé ou la prise en compte des loyers futurs en cas d'investissement locatif. Intégrer les travaux dans la demande de financement est aussi un moyen de rassurer la banque sur l'évolution de la lettre du DPE et donc de faciliter l'obtention du crédit ».

« Réaliser des travaux de rénovation énergétique permet une valorisation du bien à court terme »

Concrètement, les offres varient selon les établissements : Une banque nationale propose une décote de 0,25% sur le taux et une réduction de 0,10% sur l'assurance emprunteur pour les achats de biens classés D à G, à condition d'intégrer une enveloppe de travaux. Résultat : pour un prêt de 200 000 euros sur 20 ans, l'économie peut atteindre 10 000 euros au total.

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Certaines banques régionales appliquent une baisse de taux de 0,20% si les travaux permettent un gain d'au moins deux classes énergétiques dans les 40 mois suivant le crédit. D'autres proposent des prêts spécifiques à 2,50% sur 25 ans, jusqu'à 30 000 euros, destinés exclusivement à la rénovation énergétique. En parallèle, l'éco-PTZ reste mobilisable sous conditions (jusqu'à 50 000 euros), pour des logements construits depuis plus de deux ans, occupés en résidence principale et rénovés par des professionnels certifiés RGE.

Pour les banques, ces dispositifs présentent un double intérêt : sécuriser leur risque de financement en valorisant les biens financés, tout en répondant à une attente forte des ménages. « Même sans pouvoir bénéficier de MaPrimeRénov', il est possible de réduire le coût d'une rénovation en incluant les travaux dans le financement au moment de l'achat. Cela peut permettre d'obtenir un taux de crédit plus avantageux et de financer ainsi également ses travaux à un taux moins élevé qu'avec un crédit à la consommation qui serait souscrit a posteriori. En outre, réaliser des travaux de rénovation énergétique permet une valorisation du bien à court terme », conclut Julie Bachet.