L'avenir du club était sur la sellette depuis la fin du mois d'août. Il avait mis en pause ses activités, dans l'attente du résultat d'un vote de ses membres - de grandes banques françaises et internationales - sur son devenir. Ces dernières ont donc choisi un cadre plus permissif pour leurs politiques visant à atteindre la neutralité carbone, en se détachant d'un modèle « basé sur l'adhésion », précise un porte-parole de la NZBA.
Les établissements bancaires sont cependant invités à continuer à utiliser les lignes directrices de l'alliance comme « cadre de référence », continue ce porte-parole.
La NZBA avait été lancée en 2021 dans le cadre de l'Initiative financière du programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP-FI), afin d'inciter les banques à prendre des mesures concrètes pour réduire l'empreinte carbone de leurs prêts et investissements et à jouer un rôle clé dans la transition vers une économie neutre en carbone.
BNP Paribas, Crédit agricole, Société Générale, Crédit mutuel, le groupe BPCE (rassemblant les Banques populaires et les Caisses d'épargne) et la Banque Postale faisaient par exemple partie de ce groupe, qui a compté à son pic jusqu'à près de 150 membres.
Réflexion en cours
La NZBA « évolue, en changeant de nom et de mode de fonctionnement », a réagi auprès de l'AFP un porte-parole de la Fédération bancaire française (FBF), « tout en continuant à valoriser les bonnes pratiques élaborées en son sein pour aider les banques à développer et à mettre en œuvre des stratégies de décarbonation de leurs portefeuilles ».
« Une réflexion est en cours pour voir comment il est possible de continuer à progresser sur le sujet », a continué le lobby bancaire, soulignant que « ces évolutions n'entraînent aucune modification dans l'approche des banques françaises de la transition climatique ».
Les derniers rapports d'ONG n'invitent cependant pas à l'optimisme. Les principaux géants bancaires mondiaux, américains en tête, ont accordé plus de 850 milliards de dollars de financements au profit des énergies fossiles, affirmait en juin un consortium d'ONG, un montant en hausse de 23% par rapport à 2023.
« Il est extrêmement décevant de voir les plus grandes banques du monde voter pour se soustraire à leurs responsabilités en matière d'engagements visant à prévenir les pires effets du réchauffement climatique », a de son côté déploré Jeanne Martin, une des responsables de l'ONG ShareAction.
« Les hauts responsables bancaires doivent faire preuve de beaucoup plus de courage en cette période décisive pour notre avenir à tous », a-t-elle repris.
Longue descente
Le club avait subi des départs en chaîne depuis la fin d'année dernière, après l'élection à la présidence des États-Unis de Donald Trump, qui a notamment promis de « forer à tout-va », une formule devenue un de ses slogans de campagne (« We will drill, baby, drill »).
Six grandes banques américaines avaient quitté la NZBA dans la foulée : Goldman Sachs, Wells Fargo, Citi, Bank of America, Morgan Stanley et JPMorgan Chase, suivies par des banques canadiennes, dont RBC, et japonaises, comme Sumitomo Mitsui Financial Group et Mizuho.
Début août, c'est la banque britannique Barclays qui annonçait son départ, justifiant sa décision par « le départ de la plupart des banques mondiales » et ajoutant que « l'organisation ne dispose plus du nombre de membres nécessaire pour soutenir notre transition ».
Les membres de la NZBA avaient également revu à la baisse au printemps leurs ambitions communes, un nouveau cadre qui n'aura donc pas suffi à garantir sa pérennité.
Sous couvert de « flexibilité », l'alliance avait effectué une mise à jour sémantique diluant son objectif initial : les « directives » étaient devenues de simples « orientations » quand les « exigences » avaient été remplacées par des « recommandations », selon des documents internes consultés par l'AFP.
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