Plus de 120 signataires, dont l'ONG Reclaim Finance, le collectif Notre affaire à tous ou le climatologue Jean Jouzel, ont fait cette demande dans une lettre ouverte à la Commission, en vue de la révision du règlement européen sur la transparence de la finance durable.
Connu sous son acronyme anglais SFDR, cette réglementation oblige depuis 2021 les établissements financiers à classer leurs produits vendus dans l'UE selon trois grandes catégories.
Les fonds classés « article 9 », le plus haut niveau d'exigence, doivent avoir un objectif d'investissement durable, tandis que ceux classés « article 8 » doivent respecter des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), moins contraignants. Enfin, les fonds « article 6 » ne respectent aucune de ces obligations.
Cette réglementation est censée favoriser les placements dans les activités « durables », mais est jugée trop floue voire permissive, et diverses organisations, y compris des autorités et régulateurs du secteur financier, ont appelé à revoir en profondeur les catégories.
« Si la Commission européenne souhaite véritablement lutter contre le greenwashing dans le secteur financier, elle doit au minimum exclure le développement des énergies fossiles de l'ensemble des catégories de fonds durables », a plaidé Paul Schreiber, analyste chez Reclaim Finance, dans un communiqué.
Cette année, le gendarme boursier européen, l'Esma, a déjà obligé les fonds qui utilisent les termes « ESG » ou « durable » dans leur nom à exclure les entreprises dont plus de 1% des revenus sont liés au charbon ou 10% au pétrole.