Les pièces depuis l'Antiquité, les billets de banque et le chèque depuis le 19e siècle, la carte bancaire depuis les années 1960... Nos moyens de paiement ne datent pas d'hier ! Beaucoup plus récemment, au cours des années 2010, deux nouvelles manières de régler nos achats sont apparues : le paiement par mobile et le virement instantané.
Comme souvent dans le secteur des paiements, il faut du temps (une dizaine d'années en général) pour que les consommateurs modifient leurs habitudes. On y est presque pour le paiement par mobile. Selon les récentes statistiques publiées par la Banque de France pour le rapport 2024 de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP), il représente en 2024 15% des paiements par carte dit « de proximité », soit en présence du commerçant. Cette part de marché était de 10% en 2023. Le nombre de paiements effectués par ce moyen a augmenté de plus de 53% entre 2023 et 2024, et de... 1 817% en 5 ans, depuis 2020.
L'accélération est un peu moins forte pour le virement SEPA instantané. En 2024, il a représenté environ 10% de l'ensemble des virements, contre 6,4% en 2023. En 5 ans, son usage a tout de même progressé de 1 229%. Rappelons qu'il n'est devenu universellement gratuit qu'au début de l'année 2025, soit après la période couverte par ce rapport 2024.
Fin du chèque, sécurité... Ce que change le virement instantané gratuit dans la vie des Français
Le paiement par mobile parmi les plus sûrs
La nouveauté fait souvent peur : parmi les freins qui subsistent à l'adoption de ces innovations, il y a la crainte de la fraude. Une crainte assez largement infondée.
Les paiements par mobile figurent parmi les moyens de paiement les plus sûrs. Avec 16 euros de fraude pour 100 000 euros de paiement, ils se situent légèrement au-dessus des paiements par carte en points de vente (11 euros) mais très en dessous des paiements par chèque (69 euros) ou par carte bancaire sur internet (155 euros).
La situation du virement instantané est plus contrastée. La fraude est en hausse en 2024, avec 46 euros détournés pour 100 000 euros payés, contre 39 euros en 2023. La raison en est simple : les criminels aiment à utiliser le virement instantané, irrévocable, pour vider les comptes de leurs victimes, en particulier dans le cadre de fraude par manipulation.
Ce taux de fraude reste toutefois sous contrôle. Il est, par exemple, inférieur à celui de la carte bancaire (53 euros, tous types de paiements confondus) et du chèque (69 euros), ses deux principaux concurrents.
La Banque de France appelle néanmoins les industriels du paiement et les usagers à faire preuve de vigilance. Dès le mois d'octobre, les banques vont ainsi ajouter une couche de sécurité, en contrôlant systématiquement que le nom du détenteur du compte de destination correspond bien à son IBAN.