C'est a priori une bonne nouvelle. Alors que le nombre d'opérations de paiement, hors espèces, a bondi de près de 30% depuis 2019, le montant de la fraude reste similaire, sous la barre des 1,2 milliard d'euros en 2024. C'est l'un des enseignements du rapport de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) de la Banque de France publié ce mardi.
L'occasion aussi de mettre en lumière les moyens de paiements les plus vulnérables à la fraude, et plus spécifiquement les canaux de paiement les plus risqués.
Les paiements MOTO visés
En premier lieu, l'OSMP pointe du doigt les paiements à distance hors internet pour lesquels les clients communiquent les informations relatives à leur carte de paiement par téléphone ou courrier (Mail order – telephone order, MOTO). C'est le cas lors d'un achat par téléphone (réservation d'un hôtel par exemple) ou via un formulaire de commande par correspondance.
Dans ce cas de figure, l'usager est amené à divulguer à l'oral les informations relatives à sa carte bancaire (numéro de carte, date d'expiration et parfois le code CVV) ou via un formulaire envoyé ensuite par courrier.
Le taux de fraude de ces paiements enregistre une hausse pour la seconde année consécutive (0,272% en 2024, contre 0,266% en 2023 et 0,247% en 2022). Concrètement, même si les montants échangés via ce canal diminue, le montant de la fraude atteint 272 euros pour 100 000 euros de paiements.

La fraude sur internet recule, tout comme pour le chèque
Un niveau particulièrement élevé alors que les paiements par carte bancaire sur internet entraînent 155 euros de fraude pour 100 000 euros dépensés. Leur taux de fraude diminue encore en 2024 (0,155% contre 0,160% en 2023).
Troisième canal le plus fraudé : le chèque, même si le risque diminue : 69 euros sur 100 000 euros de paiements. Le taux de fraude sur le chèque passe de 0,078% en 2023 à 0,069% en 2024. La valeur des opérations frauduleuses par chèque a ainsi chuté de 26%, à 270 millions d'euros.
« Le principal type de fraude reste, de loin, l'utilisation de chèques perdus ou volés »
« Le principal type de fraude reste, de loin, l'utilisation de chèques perdus ou volés, en remise directe à l'encaissement par le fraudeur ou en règlement auprès de commerçants ou de particuliers. L'acheminement des chéquiers reste donc un point de vigilance important dans le cycle de vie des chèques », note l'OMSP. Car au final, le chèque reste le moyen de paiement affichant le taux de fraude le plus élevé.
Quant à la fraude aux virements instantanés, elle progresse légèrement à 46 euros pour 100 000 euros de transactions réalisées par ce canal.
Le taux de fraude du virement instantané augmente légèrement (0,046% en 2024, contre 0,039% en 2023). Il se situe toutefois toujours en dessous de celui de la carte. Tous types de canaux confondus, la carte bancaire a un taux de fraude qui atteint 0,053%.
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