L'essentiel

  • Le financement participatif a généré 819 millions d'euros de collecte au premier semestre 2025, en baisse de 1,3% par rapport à la même période en 2024.
  • Le crowdfunding immobilier a subi une baisse de 15% avec plusieurs projets montrant des signes de difficultés.
  • Des problèmes sont aussi observés avec le crowdfunding des TPE/PME.

La dynamique s'est inversée. Autrefois prospère, le secteur du crowdfunding marque le pas. Selon le dernier baromètre réalisé par France FinTech et le cabinet Forvis Mazars, le financement participatif a généré 819 millions d'euros de collecte au premier semestre 2025, en baisse de 1,3% par rapport à la même période en 2024.

Avec des disparités : « On note une progression du prêt, une stabilité du don et une nette baisse du crowdfunding sous la forme d'investissement en capital, indique les experts. Le prêt est lui-même traversé par deux tendances : une orientation toujours baissière de l'immobilier compensée par la progression des énergies renouvelables (ENR). »

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Baisse de 15% dans l'immobilier

La crise s'intensifie dans le secteur de la pierre. Pas moins de 468 projets ont été financés à hauteur de 388,2 millions d'euros au premier semestre de cette année, soit une chute de 15% par rapport à la même période en 2024 (536 projets financés pour 459 millions d'euros).

Cette baisse ralentie néanmoins, car les plateformes sont plus sélectives sur les dossiers et « de plus en plus exigeantes sur les risques, la santé des promoteurs, le ratio d'endettement », explique Bertrand Desportes, associé chez Forvis Mazars, auprès des Echos.

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Effectivement, beaucoup de projets lancés entre 2020 et 2022 sont en difficulté. Entre 20% et 25% d'entre eux accusent un retard de plus de six mois, entre 10% et 15% ont déjà entamé une procédure collective et entre 4% et 6% accusent une perte définitive.

Crise pour les TPE/PME

Le secteur des TPE/PME connaît également de nombreux problèmes. Entre 10% et 15% des dossiers lancés entre 2020 et 2022 ont un retard de plus de six mois, entre 6% et 8% sont en procédure collective et entre 2% et 4% sont en perte définitive.

En cause, notamment, la disparition progressive de « ses principaux fleurons (October, Credit.fr, Unilend) dont les portefeuilles, toujours en run-off (1), ne sont plus rendus publics », note l'étude.

(1) Ce terme désigne des portefeuilles pour lesquels plus aucun contrat n'est conclu.