Nouvelle alerte sur le chèque énergie. Selon la Fédération nationale des collectivités dévolues aux services publics locaux en réseau (FNCCR) et le Conseil national des associations familiales laïques (CNAFAL), le nombre de bénéficiaires pourrait chuter de 30%, soit plus de 1,5 million de foyers en moins.

Cette année déjà, seuls 3,8 millions de chèques énergie seront envoyés automatiquement, contre plus de 5,5 millions l'année dernière. Les ménages oubliés peuvent demander l'aide sur un guichet ouvert à cet effet, jusqu'au 28 février 2026. Mais en 2024, 176 000 chèques avaient été attribuée après cette démarche, alors que les estimations portaient sur 1 million de ménages éligibles oubliés.

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Un budget raboté

Plusieurs autres éléments font craindre au CNAFAL et à la FNCCR une baisse durable du nombre de bénéficiaires de cette aide. D'abord, le gouvernement indique dans le Projet annuel de performances (un document qui accompagne le projet de loi finances pour 2026) que le chèque énergie a pour objectif « d'aider les ménages à revenus modestes (estimé à près de 4 millions en 2025) à payer les dépenses d'énergie de leur logement ».

Autre donnée qui suscite l'inquiétude, les crédits de paiement et autorisations d'engagement, soit le budget attribué aux chèques énergie, détaillés dans le même document. En 2026 sont prévus 674 millions de crédits d'engagement (la limite supérieure des dépenses qui peuvent être engagées) et 654 millions de crédits de paiement (les dépenses pouvant être payées pendant l'année).

Le gouvernement évoque une « forte augmentation » par rapport au budget 2025. Mais les associations constatent surtout que les crédits diminuent fortement par rapport à ceux de 2024, année pour laquelle ils s'élevaient à 715 millions d'euros pour les crédits de paiement et 899 millions d'euros pour les autorisations d'engagement.

Précarité énergétique

Une situation jugée d'autant plus incompréhensible que la précarité énergétique augmente ces dernières années en France. « 36% des foyers déclarent avoir rencontré des difficultés de paiement, soit le niveau le plus haut jamais enregistré », constatait le Médiateur de l'énergie dans son dernier baromètre.

Et le décalage de l'envoi des chèques énergie cette année a renforcé la problématique. « Son envoi plus tardif a généré des difficultés pour 6 foyers (bénéficiaires) sur 10 : une difficulté de paiement pour 35% d'entre eux, mais également des coupures ou des réductions d'énergie pour 10% », précise le médiateur.

Le CNAFAL et la FNCCR demandent donc « une restauration indispensable des crédits affectés au chèque énergie en 2024 », dans la loi de finances pour 2026. Par ailleurs, ils plaident pour « une adaptation des critères d'attribution du chèque (seuils d'éligibilité), si la cible des bénéficiaires se restreint effectivement ».

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