Deux dispositifs de soutien sont maintenus : la déduction pour épargne de précaution, qui permet aux agriculteurs de déduire une certaine somme de leur bénéfice imposable, est prolongée jusqu'en 2028. Cette épargne peut ensuite leur permettre de faire face aux aléas climatiques ou d'investir pour moderniser leur exploitation.

Le gouvernement souhaite aussi reconduire jusqu'en 2027 le crédit d'impôt de 4.500 euros en faveur de l'agriculture biologique, qui « s'inscrit dans un large écosystème d'aides permettant d'apporter un soutien important » à ce mode de production, indique le texte consulté par l'AFP.

« C'est la première fois depuis un an et demi qu'on a l'impression d'avoir été entendus par Annie Genevard », la ministre de l'Agriculture, s'est réjoui dans un communiqué Loïc Madeline, coprésident de la fédération des agriculteurs bio (FNAB), qui appelle les parlementaires à prolonger le dispositif jusqu'en 2028 et à le passer à 6.000 euros.

Une autre mesure phare demandée par les éleveurs qui font face à la multiplication de maladies animales dévastatrices était de défiscaliser les indemnisations accordées par l'État en cas d'abattage sanitaire.

Cette mesure, prévue sur trois ans, est assortie d'une condition qui prévoit le réemploi de l'indemnité perçue pour la reconstitution du cheptel abattu « dans un délai d'un an à compter de la date de sa perception ».

Après l'abattage de plus de 1.700 animaux à cause de la dermatose nodulaire qui a touché les troupeaux bovins alpins cet été, certaines fédérations d'éleveurs ont insisté ces dernières semaines sur les mois souvent nécessaires à la reconstitution d'un cheptel, notamment dans le cadre des productions AOP.

- Budget du ministère rogné -

Le gros point irritant du projet de budget réside dans « la suppression du tarif particulier pour le carburant B100 » (biogazole à base de colza), surtout utilisé par les transporteurs, et « la réduction progressive de l'avantage fiscal pour le carburant E85 » (éthanol), produit notamment à partir de betteraves en France.

Ces agrocarburants peuvent constituer une source de revenus importante pour les agriculteurs, qui redoutent une concurrence accrue pour l'éthanol si l'accord entre l'UE et des pays du Mercosur entrait en vigueur.

La FNSEA a déjà prévu d'oeuvrer pour promouvoir des amendements sur ce point.

Sur le volet dépenses, le ministère voit comme beaucoup d'autres son budget être rogné: le budget 2026 de l'agriculture est affiché à 6,14 milliards (sur les crédits de paiement), soit 201 millions en moins par rapport à la loi de finances 2025. L'an dernier, des crédits avaient toutefois été gelés au cours de l'année par le gouvernement.

Les budgets dédiés à l'enseignement agricole technique et supérieur, qui représentent environ un tiers du total, seraient en petite hausse, alors que le président de la FNSEA Arnaud Rousseau avait appelé à un effort partagé.

Le poste qui perdrait le plus est celui dédié à la compétitivité et à la durabilité, c'est-à-dire les aides économiques pour soutenir les agriculteurs face aux aléas climatiques par exemple et dans leurs transitions. Ce poste avait déjà vu 105 millions de crédits être gelés courant 2025.

La plupart des fonds publics destinés aux agriculteurs viennent toutefois des aides européennes de la PAC (quelque 9,3 milliards d'euros par an ces dernières années).