Pensions de retraite, allocations familiales, et aussi APL ne seront pas revalorisées pour suivre le rythme de l'inflation en 2026, comme prévu par l'« année blanche » annoncée par l'ancien Premier ministre François Bayrou cet été.

« C'est ce qui était redouté », réagit auprès de l'AFP Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés, qui qualifie l'« année blanche » de « mesure très pénalisante qui va toucher les plus pauvres ».

L'inflation était de 1,2% en septembre, donc l'effet d'un maintien du niveau des APL est « relativement limité » mais il s'ajoute à d'autres gels et d'autres réductions des prestations sociales décrétés ces dernières années, relève M. Domergue.

Le projet de loi de finances indique qu'en « 2026, le maintien des APL à leur niveau de 2025 permettra de réaliser une économie de 108 millions d'euros pour l'État, dont 54 millions d'euros du fait de l'absence de revalorisation ».

En revanche, aucune évaluation n'est donnée des économies liées à la suppression des APL pour les étudiants étrangers non-ressortissants d'un État de l'UE, de l'Espace économique européen (Norvège, Liechtenstein, Islande) ou de la Confédération suisse, et non-boursiers.

« Retirer les APL pour les étudiants extracommunautaires non boursiers c'est vraiment mettre à la porte quasiment l'ensemble des étudiants extracommunautaires de notre système universitaire », selon Suzanne Nijdam, nouvelle présidente de l'association étudiante Fage, interrogée par l'AFP.

« Ces aides sont vitales pour ces étudiant.es qui vivent déjà dans des situations de précarité extrême », ajoute Léa Jules-Clément, co-secrétaire générale du syndicat l'Union étudiante, rappelant que beaucoup d'étudiants étrangers payent des frais d'inscription plus élevés et n'ont pas accès aux bourses du Crous (œuvres universitaires).

Cette mesure « peut créer des milliers et des milliers de situations dramatiques », alerte Manuel Domergue, rappelant que les systèmes de bourse ne sont pas les mêmes à l'étranger et que seulement « 2% à 3% des 315.000 étudiants étrangers extra-communautaires » sont boursiers.

Il calcule grossièrement que refuser entre 100 et 150 euros d'aides mensuelles à 300.000 à 310.000 étudiants pourrait induire des économies d'environ 400 millions d'euros.

Les crédits alloués à l'aide à l'accès au logement, qui comprend les APL, seront de 16,1 milliards d'euros en 2026, en baisse de 600 millions d'euros par rapport à l'année précédente.