L'essentiel

  • Les banques vérifient désormais le bénéficiaire de chaque virement pour lutter contre les arnaques.
  • Si un nom renseigné n'est pas exactement le même que celui du titulaire du compte, la banque vous avertit.
  • En cas de non-correspondance, il est impératif d'être très vigilant, car le RIB fourni peut être falsifié.

Il y a du nouveau pour vos virements ! C'est aujourd'hui, en effet, que le service de vérification du bénéficiaire entre en vigueur. Objectif : lutter contre les arnaques utilisant des RIB falsifiés, notamment la fraude au détournement de factures, qui ont permis de détourner 183 millions d'euros en 2024, selon la Banque de France.

Désormais, à chaque virement (instantané ou non), votre banque contacte la banque du bénéficiaire et lui demande si le nom que vous avez renseigné correspond à celui du titulaire du compte.

S'il y a correspondance parfaite, vous obtenez un feu vert : l'opération se poursuit comme avant, sans intervention de votre part.

Ce n'est pas le cas dans trois autres cas de figure :

  • en cas de correspondance proche (feu orange) ;
  • en cas de non-correspondance (feu rouge) ;
  • en cas d'indisponibilité du service.

Là, votre banque vous alerte et vous demande de faire un choix : souhaitez-vous valider ou non le virement ? Voici ce qu'il faut savoir pour faire le bon choix.

Comment réagir en cas de correspondance proche ?

Si le retour de la banque est un feu orange, cela signifie que la différence entre le nom renseigné et le nom véritable est minime, de l'ordre d'un ou deux caractères erronés. En clair, ce cas de figure interviendra, dans la majorité des cas, parce que vous avez fait une faute de frappe au moment de l'ajout du bénéficiaire.

Un conseil : passez dès que possible en revue votre liste de bénéficiaires afin de vérifier que vous n'avez pas fait d'erreurs. Et soyez très rigoureux à l'avenir. « Il faut faire attention, quand on enregistre un nouveau bénéficiaire, de renseigner son nom et son prénom, et pas un diminutif », explique Julien Lassalle, secrétaire du Comité national des moyens de paiements de la Banque de France. « Pour les entreprises, la vérification peut se faire sur le nom commercial ou sur la raison sociale, selon l'information qui est connue de l'utilisateur. »

Cette nouveauté risque de bloquer vos virements, voici l'astuce pour y échapper

En cas de simple faute de frappe, votre banque affichera le nom correctement orthographié du titulaire du compte. Le risque de falsification du RIB est donc minime. Il est tout de même conseillé de vérifier l'exactitude des informations dont vous disposez sur le bénéficiaire. Si vous choisissez d'autoriser le virement, certaines banques corrigeront même automatiquement le nom renseigné dans votre liste de bénéficiaire, afin d'éviter d'obtenir un nouveau feu orange la prochaine fois.

Comment réagir en cas de non-correspondance ?

Il faut, en revanche, être très, très prudent si votre banque vous alerte sur une absence de concordance.

Cela ne signifie pas automatiquement que vous êtes victimes d'une fraude. Ce feu rouge peut, en effet, être déclenché si vous avez fait de multiples fautes de frappe en renseignant le nom du bénéficiaire, ou si vous avez utilisé un diminutif ou un surnom plutôt que le nom entier.

Quoi qu'il en soit, un feu rouge doit déclencher chez vous un réflexe de vigilance renforcée. La probabilité est haute, en effet, que le RIB qui vous a été transmis ait été falsifié. Le choix est d'autant plus difficile que dans ce cas, votre banque n'affichera pas le nom du titulaire du compte de destination. Ce pour respecter la réglementation sur la protection des données personnelles.

Avant de valider le paiement, prenez le temps de vérifier l'exactitude des renseignements qui sont en votre possession, en contactant directement le bénéficiaire par un canal - idéalement un numéro de téléphone - que vous avez déjà utilisé par le passé.

Attention ! Dans le cas du paiement d'une facture reçue par mail, n'utilisez pas l'adresse mail ou le numéro de téléphone qui y sont indiqués : ils ont pu être falsifiés également, et vous risquez de contacter le fraudeur ou un complice.

L'enjeu est lourd : si vous choisissez de poursuivre l'opération malgré l'alerte de votre banque, vous prenez un risque. En cas de fraude, cette validation pourra être utilisée par votre banque pour refuser de vous rembourser la somme évanouie.