Les taux augmentent mais dans des proportions infimes. Voilà en résumé le propos des courtiers en crédit immobilier au tournant des mois d’août et de septembre. A en croire Meilleurtaux, seule la moitié des banques a remonté ses taux à la rentrée. Conséquence : une moyenne quasi-stable en septembre pour les taux fixes sur 20 ans, à 3,31% contre 3,29% en août. Empruntis enregistre pour sa part une simple hausse de 0,05 points sur ses moyennes, fixées désormais à 3,15% sur 15 ans, 3,50% sur 20 ans et 3,85% sur 25 ans. Si ces augmentations peuvent être qualifiées de très modérées, elles n’en sont pas moins surprenantes, le mois de septembre étant traditionnellement favorable à une tendance baissière du crédit immobilier.
« Comme il était à craindre, les banques n’ont pas tardé à répercuter le durcissement qu’elles ont rencontré sur les marchés obligataires », constatait Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi, dès la mi-août. La tendance s’est poursuivie depuis. L’OAT à 10 ans, l’indice donnant généralement le la des taux du crédit immobilier, est passé cet été de 2% à environ 2,50%.
Faibles hausses à prévoir
« Si l'on observe une inversion de la courbe des taux, une remontée brutale n’est pas à craindre », tempère cependant Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi. Hervé Hatt, président de Meilleurtaux, rejoint son confrère sur la thèse d’un contexte toujours favorable aux acheteurs : « Les taux restent à un niveau historique et encore inférieur au précédent plus bas de fin 2010, il va y avoir davantage de biens à vendre grâce à l’abattement exceptionnel de 25% sur les plus-values immobilière depuis le 1er septembre, et les frais de notaire n’augmenteront pas avant quelques mois. »
Maël Bernier, porte-parole d’Empruntis, pense vivre la fin de « l’euphorie baissière ». Elle conseille aux futurs emprunteurs de ne plus compter sur de nouvelles diminutions des taux. La directrice de la communication d’Empruntis témoigne d’échos, du côté des banques, plutôt favorables à une hausse progressive des barèmes. Les établissements financiers ont selon elle globalement réalisé leurs objectifs commerciaux ces derniers mois en terme de crédit immobilier et restent vigilants quant à l’évolution de l’OAT. « Dans les faits, cela devrait se traduire par des taux moyens affichant 0,05 à 0,10% en plus à l’automne », se risque Maël Bernier. Les banques ne devraient ainsi par faire évoluer leurs critères d’octroi, restant actuellement attentives aux apports importants et aux revenus élevés selon Empruntis.
Les rachats de crédits attirent moins
Joël Boumendil, PDG du groupe ACE, attend de son côté une « belle fin d’année » dans le secteur de l’immobilier et du crédit. « Le seul ralentissement constaté ces dernières semaines porte sur les rachats de crédits, qui s'estompent de façon significative », relève Joël Boumendil. « Ce qui est tout à fait logique : les renégociations de crédits qui étaient intéressantes ont presque toutes été réalisées. »
Sandrine Allonier, responsable des études économiques de Meilleurtaux, ne partage pas cette analyse : « Par exemple, un crédit souscrit en janvier 2012 à 4,30% sur 20 ans peut aujourd’hui être renégocié à 3,30% hors assurance avec un gain de près de 50 euros par mois et une économie totale allant jusqu’à 15.000 euros en réduisant la durée. »