Entre le 15 avril et 15 juillet dernier, le groupe mutualiste Garance avait annoncé la mise en place d'une offre à taux boosté à 6%. Pour tout versement réalisé (à l'adhésion, réguliers ou libres) sur le fonds en euros Garance Epargne sur cette période, les épargnants ont pu bénéficier d'un super taux boosté à condition toutefois de garder ces sommes sur le contrat jusqu'au 15 janvier 2025. Cette annonce avait fait couler beaucoup d'encre et suscité beaucoup de questions sur le forum de MoneyVox.
Suite à cela et aux sollicitations de la rédaction, Garance avait apporté la réponse suivante : « Les intérêts calculés sont les intérêts que le client percevra en début d'année prochaine grâce à son versement réalisé entre le 15 avril et le 15 juillet. »
- Exemple [fourni par Garance, NDLR] pour un versement de 1 000 euros le 15 avril auquel s'applique 1% de frais sur versement : Avec 261 jours entre le 15/04/2024 et le 31/12/2024 : 990 * (1+6%)^(261/261) – 990 = 59,4 € d'intérêts.
- Exemple [fourni par Garance, NDLR] pour un versement de 1 000 euros le 15 mai : Avec 231 jours entre le 15/05/2024 et le 31/12/2024 : 990 * (1+6%)^(231/261) – 990 = 52,4 € d'intérêts.
Garance avait expliqué calculer le taux boosté au prorata temporis, « c'est-à-dire appliqué de manière dégressive entre la date d'investissement sur le fonds en euros Garance et le 31 décembre 2024 ». L'épargnant devra donc patienter jusqu'en début d'année 2025 pour percevoir les plus-values tant attendues.
Assurance vie : un taux boosté à 6% sur ce fonds euros, combien d'intérêts pouvez-vous gagner ?
Un succès à 130 millions d'euros
À l'occasion d'un entretien avec MoneyVox, le groupe mutualiste a fait le point sur cette opération qui a généré pas moins de 130 millions d'euros de chiffres d'affaires « dont 40% sont issus de nouveaux contrats ».
« Cette offre boostée nous a permis d'attirer de nouveaux clients et par conséquent d'acheter un certain nombre d'obligations aux rendements élevés, avant la baisse de ces derniers en juin, par la BCE. Ces opérations répondent toujours a un même but : celui d'assurer la pérennité d'une bonne rémunération pour tous nos adhérents », explique Guillaume Derrien, responsable des investissements au sein du groupe mutualiste Garance.
En février, Garance avait déjà précisé que « le fonds en euros de Garance est composé pour près de moitié d'obligations d'Etat, un gros quart d'obligations d'entreprises, 15% d'actions, 7% d'immobilier et 3% de monétaire Depuis plusieurs années, on arrive à conserver un taux de rendement de ces obligations à plus de 4,5% sur des durées d'environ 12 ans, poursuit le directeur technique. On sait qu'on a ce trésor de guerre qui nous assure entre 2,8% et 3% de rendement par an, auquel s'ajoutent les plus-values générées par les actions. C'est cette base solide qui nous permet d'avoir des performances durables ».
Cette opération taux boosté à 6% permettra à Garance « de mettre en place de nouveaux taux boostés mais surtout de continuer à offrir aux épargnants une rémunération parmi les plus hautes du marché de l'assurance vie », ajoute Guillaume Derrien.
Guillaume Derrien précise par ailleurs qu'étant une mutuelle, « nous sommes un groupe indépendant ce qui signifie que n'avons pas d'actionnaires à qui reverser des dividendes annuellement, on peut donc rogner un peu sur la rentabilité pendant un an afin de créer la pérennisation de performances pour les années à venir ».
Selon le dernier rapport de l'ACPR, le rendement moyen des mutuelles en assurance vie s'élève à 3,19% en 2023. Le taux de revalorisation des contrats bancaires d'assurance vie a par ailleurs atteint 2,66% en moyenne et celui des assureurs traditionnels 2,50%. Les mutuelles sont donc les organismes « dont la hausse de la revalorisation est la plus forte (+82 points de base) ».
Taux assurance vie : pourquoi les mutuelles font-elles mieux que les autres ?
« Garance vise une rémunération stable »
L'année 2024 se termine bientôt. Si les taux de l'assurance vie de l'année en cours n'ont pas encore été communiqués, les experts estiment que la moyenne de rémunération devrait être un peu moins élevée qu'en 2023 (2,6%) et atteindre 2,5%. Une légère baisse qui s'explique d'abord par l'incapacité des assureurs à piocher à nouveau dans leurs réserves afin de servir de meilleurs rendements, selon le cabinet Facts & figures. Pour rappel, la provision pour participation aux bénéfices (PPB) a atteint 4,9% en moyenne à fin 2023, contre 5,4% à fin 2022. Dans ce contexte, les mutuelles pourraient cette année encore faire mieux que leurs concurrents.
« Il est encore trop tôt pour donner une estimation précise. On fait nos premiers calculs sur les atterrissages de fin d'année. Mais Garance vise une rémunération stable par rapport à celle de l'année dernière », ajoute Guillaume Derrien. Pour rappel, Garance a servi un taux à 3,5% net de frais de gestion mais brut de prélèvements sociaux à 17,2%, plaçant le groupe mutualiste à la seconde place du classement des meilleurs contrats d'assurance vie en 2023.