Le pouvoir d'achat des auto-entrepreneurs continue de s'éroder. Selon les derniers chiffres de l'Urssaf publiés ce mardi, le revenu annuel moyen de cette catégorie de travailleurs indépendants s'est établi à 7 641 euros en 2024. Une hausse de 1,2% en apparence, mais qui masque une réalité moins reluisante : en tenant compte de l'inflation, ce revenu recule de 0,6%.

C'est la deuxième année consécutive de baisse en euros constants, après un repli de 3,2% en 2023. Un constat d'autant plus inquiétant que l'inflation a pourtant nettement ralenti, passant de 4,8% l'an dernier à 1,8% en 2024. Preuve que les auto-entrepreneurs peinent à répercuter la hausse des prix sur leurs tarifs.

Des écarts considérables selon les secteurs

Les disparités restent marquées d'un secteur à l'autre. Les chauffeurs de taxi et VTC ainsi que les acteurs du commerce de gros subissent des baisses persistantes de leurs revenus. À l'inverse, les professionnels de l'informatique, de la communication et de la santé tirent leur épingle du jeu avec des revenus en progression.

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Malgré la croissance du nombre d'auto-entrepreneurs déclarant un chiffre d'affaires (+6%), le revenu global de cette population atteint 15,7 milliards d'euros, en hausse de 7,2%. Mais cette dynamique ne profite pas de la même manière à tous : plus de la moitié des auto-entrepreneurs économiquement actifs (53,4%) gagnent moins de 4 000 euros par an, tandis que seuls 6,4% dépassent le seuil de 15 000 euros.

De son côté, l'écart femmes-hommes demeure stable à 19% : les femmes auto-entrepreneures perçoivent en moyenne 6 776 euros annuels, contre 8 372 euros pour leurs homologues masculins.

Les travailleurs indépendants également à la peine

Du côté des travailleurs indépendants classiques, soit les entrepreneurs et professions libérales qui exercent en dehors du régime de l'auto-entreprise, la situation reste également préoccupante. Leur revenu annuel moyen s'élevait à 45 348 euros en 2023 (dernière année disponible), soit une progression symbolique de 0,5% en euros courants. Mais l'inflation alors élevée a fait fondre leur pouvoir d'achat de 4,1%.

La quasi-totalité des secteurs enregistrent une baisse du revenu moyen, avec des reculs particulièrement marqués dans le commerce pharmaceutique, l'immobilier et les activités juridiques. Plus de 13% de ces indépendants déclarent même un revenu nul ou déficitaire, une proportion stable depuis 2021. Le revenu global de cette catégorie stagne à 87 milliards d'euros.

Chez les travailleurs indépendants classiques aussi, l'écart de revenus entre femmes et hommes reste préoccupant : 39 306 euros en moyenne pour les premières, contre 49 082 euros pour les seconds, soit un différentiel de 20%.

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