L'essentiel

  • Les banques vont devoir vérifier la correspondance entre l'IBAN utilisé pour le virement et le nom du titulaire du compte à partir du 9 octobre.
  • Ce système de vérification, visant à améliorer la sécurité des virements, permettra de lutter contre la fraude, mais présente des risques de friction pour l'usager.
  • Si un virement est validé malgré une alerte de non-correspondance, la responsabilité du client sera engagée et la banque pourra refuser un éventuel remboursement.

Qu'est-ce qui change à partir du 9 octobre ?

C'est à cette date qu'entre en vigueur une nouvelle obligation pour les banques : celle de mettre en place un système de vérification des bénéficiaires de virement pour leurs clients particuliers et professionnels. Son objectif : vérifier qu'il y a correspondance entre l'IBAN utilisé pour le virement et le nom du titulaire du compte.

C'est donc plutôt une bonne nouvelle : ce système ajoute une couche de sécurité supplémentaire en empêchant que votre virement ne soit envoyé au mauvais bénéficiaire, en raison d'une erreur de saisie de l'IBAN, mais surtout à la suite d'une fraude. Il a été conçu, en particulier, pour mieux sécuriser les virements instantanés, par nature immédiats et irréversibles, dont l'usage se développe depuis que les banques ne les font plus payer.

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La vérification du bénéficiaire est, en effet, de nature à contrer certaines fraudes assez courantes et, surtout, très préjudiciables pour les victimes. Son mode opératoire : le malfaiteur se fait passer, au téléphone ou par mail, pour un bénéficiaire légitime (un commerçant, un artisan, un proche, etc.) mais fournit l'IBAN d'un compte frauduleux pour le virement. Cette arnaque fait des ravages dans le monde de l'entreprise, en particulier, sous le nom de « fraude au faux président ». Mais elle vise également les particuliers.

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Comment fonctionne la vérification du bénéficiaire ?

Au moment de l'ajout d'un nouveau bénéficiaire de virement, votre banque vous demande de renseigner son nom et son numéro de compte. A partir du 9 octobre, la correspondance entre ces deux informations sera vérifiée à chaque virement.

Concrètement, votre banque enverra, en temps réel, une demande de vérification à la banque du bénéficiaire. Cette dernière aura 5 secondes maximum pour y répondre.

Il y a 4 réponses possibles :

  • le nom correspond : vous pouvez poursuivre votre virement comme d'habitude ;
  • le nom ne correspond pas exactement, mais est proche. Cela peut arriver si vous avez tapé « Eva Dupont » au lieu de « Eva Dupond ». Dans ce cas, votre banque vous signale la petite erreur, vous communique le nom exact et vous demande de confirmer ou d'annuler le virement ;
  • le nom ne correspond pas. Cela peut arriver en cas d'usurpation, mais aussi si, au moment de l'ajout du bénéficiaire, vous avez écrit « Eva D » au lien de « Eva Dupond ». Là encore, votre banque vous informe, cette fois sans vous fournir le nom complet du bénéficiaire, et vous demande si vous souhaitez poursuivre le virement ;
  • la vérification n'a pas pu aboutir, pour un problème technique. Vous avez également le choix de valider ou d'annuler le virement, à vos risques et périls.

Pourquoi il y a un risque de blocage ?

Comme vous pouvez le voir, l'efficacité du système de vérification repose donc sur le nom que vous avez renseigné au moment de l'ajout du bénéficiaire. En clair, si vous n'avez pas été suffisamment rigoureux, qu'il comporte des erreurs ou que vous avez choisi d'utiliser uniquement le prénom ou le surnom d'une personne, plutôt que son nom complet, cela risque de bloquer.

Deux conseils pour éviter les désagréments :

  • Lorsque vous ajoutez un nouveau bénéficiaire, soyez vigilant : renseignez avec précision le nom inscrit sur le RIB : le nom et le prénom dans le cas d'un particulier, le nom légal dans le cas d'une entreprise ou d'une association...
  • En amont du 9 octobre, vérifiez votre liste existante de bénéficiaires, à la recherche de petites erreurs ou d'imprécisions.

Un rappel : pour vous aider à vous y retrouver dans votre liste, votre banque permet généralement de renseigner, en plus du nom et prénom du bénéficiaire, un nom personnalisé. Utilisez-la.

Vous validez un virement malgré une alerte ? Votre responsabilité est engagée

Être rigoureux dans la gestion de votre liste de bénéficiaires permettra d'éviter de vous retrouver face à un dilemme : dois-je confirmer ou annuler ce paiement qui a généré une alerte ? Une décision qui peut être lourde de conséquences : si vous décidez de valider un virement malgré un défaut de correspondance, votre responsabilité est engagée.

En effet, s'il s'avère que vous avez été manipulé par un fraudeur, votre banque pourra utiliser cette validation pour prouver que vous avez été gravement négligent et justifier, donc, le refus de vous rembourser. Un dernier conseil, donc : ne validez jamais un virement si vous n'êtes pas absolument certain du titulaire du compte !