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Après la fin de l'Arenh, seule cette composante « prix de marché » sera conservée. « Les clients seront donc beaucoup plus fortement exposés au prix de marché », explique Vincent Maillard, président d'Octopus Energy France.
Les fournisseurs alternatifs pouvaient également bénéficier de l'Arenh. Le TRVE doit être contestable, pour respecter le principe de libre concurrence. Cela signifie que tous les fournisseurs doivent pouvoir proposer une offre au même coût que celui supporté par EDF pour le TRVE.
L'énergéticien devait donc vendre à ses concurrents une partie de l'électricité nucléaire au prix de 42 euros par MWh, en fonction de leur nombre de clients. Ce ne sera plus le cas à partir de 2026 : EDF vendra cette production librement.
Le prix de l'électricité va-t-il flamber ? Dans une étude publiée en février 2025, l'UFC Que Choisir estimait que si la nouvelle réglementation avait été appliquée dès 2025, elle aurait entraîné un fort surcoût pour les consommateurs : + 190 euros à + 233 euros par an, pour un foyer utilisant 6 000 KWh, avec un compteur 6 KVA et l'option base du TRVE.
Les consommateurs doivent-ils s'attendre à voir leurs factures flamber l'année prochaine ? Les pouvoirs publics se veulent rassurants. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) estimait que « dans les conditions actuelles de marché et sous réserve d'un niveau de taxation équivalent, (...) les TRVE devraient rester à peu près stables en 2026 ».
Puisqu'une diminution des prix de gros est anticipée en 2026, « le TRVE devrait baisser un peu l'année prochaine, estime pour sa part Vincent Maillard. Si l'Arenh avait été maintenu au prix historique de 42 euros par MWh, la diminution aurait été plus importante. Mais le prix de l'Arenh aurait de toute façon dû être révisé, parce qu'il était bas. »
Tarif réglementé d'EDF : ce qui va changer en février 2026
Quant aux offres de marché, « les fournisseurs ne peuvent pas trop augmenter leurs prix s'ils veulent rester compétitifs », pointe Jacques Percebois, professeur émérite à l'université de Montpellier, spécialiste de l'économie de l'énergie.
Si les estimations sont optimistes pour 2026, quid des années à venir ? « Il y a une incertitude sur l'évolution des prix du gaz qui ont une influence sur ceux de l'électricité. Que va-t-il se passer en 2027 ou 2028 ? Certains pensent qu'ils risquent de grimper (1) », note-t-il.
Les consommateurs seront-ils protégés ? Un système est prévu en cas de forte hausse des prix du marché. Le Versement nucléaire universel (VNU) prévoit de taxer les revenus d'EDF, si la vente d'électricité nucléaire est beaucoup plus lucrative que les coûts de production des centrales nucléaires historiques. Ces coûts seront déterminés chaque année par la Commission de régulation de l'énergie. Pour 2026, ils ont été évalués par la CRE à 60,3 euros par MWh.
Selon un projet d'arrêté, le premier seuil de taxation des revenus à 50% sera appliqué si le prix de vente moyen de l'électricité nucléaire dépasse les 78 euros par MWh. Le second seuil de taxe à 90% est fixé à 110 euros par MWh. Sauf surprise, le mécanisme ne devrait pas être activé en 2026.
Si c'est le cas dans les années à venir, la somme collectée sera redistribuée aux consommateurs, particuliers comme entreprises via une diminution de leur facture, en fonction de leur consommation.
Les pouvoirs publics pourraient jouer sur une autre composante de la facture pour la faire baisser en cas de flambée des prix du marché : les taxes . « Une marge de manœuvre pour l'État, c'est l'accise, qui concerne tous les consommateurs », note Jacques Percebois. Lors de la crise de l'énergie, c'est ce levier qui avait été actionné.
Le gouvernement réfléchit d'ailleurs actuellement à baisser l'accise dans le cadre de travaux pour diminuer le coût de l'électricité.
Pourquoi ce nouveau système est critiqué ? Reste que le système post Arenh est plutôt critiqué. Il avait été dénoncé par l'UFC Que Choisir ou la CLCV, car il n'a fait l'objet d'aucun débat parlementaire. L'accord a été négocié entre l'Etat et EDF et les principales modalités ont été inscrites dans la loi de finances 2025, adoptée via un 49-3 ou par décrets.
Certains parlementaires ont également émis des réserves. « Les premiers éléments de bilan de cette réforme montrent que celle-ci a pour conséquence d'exposer davantage les consommateurs au marché », avait alerté la mission d'information de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale sur le prix de l'électricité, la compétitivité des entreprises et l'action de l'État.
Concernant le VNU, le député Maxime Laisney déplorait lors de la présentation du rapport, des seuils « à la main du gouvernement » et placés trop « hauts » pour protéger les consommateurs des yo-yos du marché : « C'est un parapluie placé trop haut et percé de toutes parts ».
Son mécanisme de redistribution aux consommateurs est jugé injuste par l'UFC Que Choisir . Dans un billet, Marie-Amandine Stévenin, la présidente de l'association, souligne que « l'État envisage de ne prendre en compte que la consommation entre le 1er avril et le 31 octobre, excluant de fait la période hivernale représentant pourtant 66% de la consommation électrique annuelle des ménages ».
Autre reproche récurrent : l'absence d'un prix plancher de vente pour EDF. Le fournisseur pourrait être contraint de brader sa production en cas de chute des prix sur le marché, alors que ses besoins de financement sont grands pour entretenir et investir dans le parc nucléaire.
(1) « En gaz, nous dépendons de plus en plus des États-Unis pour notre approvisionnement et les débats actuels sur l'opportunité, ou non, d'exporter plus de GNL auront un impact sur l'évolution des prix du gaz selon que les exportations américaines seront freinées ou non », détaille Jacques Percebois.