Presque toutes les banques ont achevé leur saison de négociations annuelles obligatoires (NAO) avec les syndicats.
Ceux de la Société Générale ont encore jusqu'à vendredi pour signer la dernière proposition de la direction formulée lundi. Elle consiste essentiellement en un intéressement supplémentaire de 1 400 euros brut, une enveloppe d'augmentations individuelles équivalente à 1,5% de la masse salariale, et une hausse ciblée de 5 à 8% des minima de la grille, a indiqué à l'AFP la direction. Cette dernière chiffre à 4,6% de la masse salariale l'apport pour les salariés de l'ensemble des mesures proposées.
Le premier syndicat du groupe, la SNB SG, sera signataire de l'accord avec la direction, a annoncé à l'AFP son secrétaire général Daniel Petrucci. « Certes, nous n'avons pas réussi à avoir d'augmentation pérenne, mais nous avons obtenu 1 400 euros d'intéressement au lieu de 900 euros précédemment proposés par la direction », a-t-il indiqué.
Primes et mesures individuelles
Du côté de BNP Paribas, première banque française en nombre de salariés, les syndicats et la direction ont signé un accord qui ne prévoit pas d'augmentation générale l'an prochain mais une prime de « partage de la valeur » (prime Macron, fiscalement intéressante) de 1 000 à 1 300 euros selon le niveau de salaire.
La banque a également prévu une enveloppe d'augmentations individuelles équivalente à 2% de la masse salariale. Une option préférée aux augmentations générales pour les banques non-mutualistes.
Au Crédit Agricole, les négociations sont encore en cours du côté de l'entité cotée CASA, la « banque centrale » de toutes les caisses régionales du groupe, et devraient aboutir « d'ici fin décembre », promet la direction.
Pour les 78 800 salariés des caisses régionales - qui sont des banques coopératives autonomes - et leurs filiales, l'organisation professionnelle des employeurs qui les chapeaute a décidé d'une augmentation de 0,5% de la rémunération conventionnelle, l'élément principal dans le calcul du salaire.
Trop peu pour la plupart des syndicats (dont le SNECA, la CGT, FO, Sud et l'Unsa) qui mettent en avant les bénéfices des caisses régionales, en hausse de 4,1% sur les neuf premiers mois de l'année. Ils demandent une réouverture des négociations, refusée par la direction.
Une inflation qui se normalise
Fin 2022, alors que l'inflation avait atteint 5,2% sur l'année, les banques s'étaient montrées beaucoup plus enclines à procéder à des augmentations générales des salaires. La BNP avait alors revalorisé tous les salaires de 3 à 5,9%, la Société Générale entre 2% et 3%. Mais l'argument de l'inflation est plus difficile à avancer en 2025 pour les syndicats : elle ne devrait pas dépasser 1,0% sur l'année, selon la Banque de France.
Les banques mutualistes (qui appartiennent à leurs clients) ont prévu des augmentations un peu plus confortables.
Pour Banque Populaire, la direction a prévu une hausse dégressive selon le salaire de 0,7% à 1,3%, et du côté de Caisse d'Epargne, une augmentation générale de 1%.
Un accord a également été signé chez Crédit Mutuel Alliance Fédérale pour une augmentation générale de 1% avec un plancher de 500 euros, à laquelle s'ajoute une enveloppe d'augmentations individuelles équivalente à 1,7% de la masse salariale, et un abondement de 1 500 euros en épargne salariale.
Le secteur vit bien, avec environ 24 milliards d'euros de bénéfices nets cumulés sur les neuf premiers mois de l'année pour BNP Paribas, Crédit Agricole, BPCE et Société Générale, soit 9,5% de plus que sur la même période en 2024.










