Vous avez opté pour une trottinette ou un autre engin de déplacement personnel motorisés (EDPM) comme un gyropode ou un hoverboard ou un skate électrique, pour vos déplacements de loisirs ou professionnels ? Vous ne le savez peut-être pas, mais vous devez l'assurer.

En effet, ces engins sont considérés comme des véhicules terrestres à moteur et leur propriétaire doit donc posséder une responsabilité civile (RC), pour être couvert s'il blesse ou détériore le matériel d'un tiers. Cette obligation est connue par les conducteurs de voitures, mais davantage ignorée pour ces modes de transports alternatifs.

Selon l'enquête nationale trottinette 2023 publiée par l'Ademe, 68% des détenteurs de trottinette électrique déclarent être assurés, 27% n'ont pas d'assurance et 5% ne savent pas. Pourtant, elles ont le vent en poupe ces dernières années, 760 000 trottinettes électriques ont été vendues cette année-là, avec plus de 2,5 millions d'utilisateurs, toujours d'après cette enquête.

« Cela reste assez nouveau et il peut y avoir des confusions, car les trottinettes sans moteur n'ont pas d'obligation d'assurance »

« Cela reste assez nouveau, moins de 10 ans, dans l'écosystème de la mobilité et sur la question de l'assurance, il peut y avoir des confusions, car les autres engins appartenant aussi à la mobilité douce comme les trottinettes sans moteur ou les vélos à assistance électrique n'ont pas d'obligation d'assurance, même si c'est conseillé. Nous remarquons tout de même une demande grandissante pour l'assurance des EDPM, parmi lesquels les trottinettes sont surreprésentées, ces dernières années », note Clément Rossillion, chef de produit mobilités chez la Maif.

Combien coûte l'assurance en 2025 ?

Comment choisir son assurance ? Il y a quelques années, peu de contrats étaient proposés, mais la couverture est maintenant disponible chez de nombreux assureurs. Comme toujours en la matière, les prix varient en fonction de la situation du souscripteur (notamment son lieu d'habitation), la valeur de l'appareil à assurer, son usage ainsi que les garanties choisies. Pensez aussi à regarder les montants des franchises et les éventuelles exclusions.

Pour la trottinette électrique, la responsabilité civile est obligatoire, mais un conducteur qui souhaite être indemnisé en cas de vol, de vandalisme sur son EDPM ou bien s'il se blesse dans un accident responsable (ou si aucun responsable n'est identifié), devra opter pour une formule plus couvrante et donc plus chère.

Quelle formule choisissent les propriétaires de trottinettes ?

D'après l'enquête nationale trottinette de l'Ademe, en 2023, les propriétaires de trottinette qui déclarent avoir une assurance, 32% indiquent avoir une responsabilité civile uniquement ; 21% disposent d'une assurance responsabilité civile et une protection du conducteur ; 42% disposent d'une assurance qui inclut en plus une garantie dommage sur le véhicule.

Voici quelques exemples de tarifs et garanties. La MAE propose une formule à partir de 8,90 euros par mois, incluant la responsabilité civile, la défense pénale et recours, les dommages corporels du conducteur, les dommages aux biens, l'assistance au véhicule et aux bénéficiaires valides.

Allianz commercialise trois formules : 58 euros par an (4,83 euros par mois) pour la formule « obligatoire » comprenant la responsabilité civile et la défense recours. Les prix montent pour les formules « sérénité » (95 euros par an, soit 7,91 euros par mois) et « sérénité + » (130 euros par an, soit 10,83 euros par mois) qui prévoient en plus la garantie du conducteur avec un montant d'indemnisation plus ou moins important.

Qivio affiche un tarif à partir de 2,90 euros par mois pour une formule essentielle (responsabilité civile et défense pénale et recours), ou 6,90 euros pour une formule tranquillité (autres garanties incluses comme dommages et collisions, vol avec agression ou violence, catastrophes naturelles et technologiques...). A noter, certains acteurs, comme la Maif, proposent des formules d'assurance EDPM, mais les réservent à leurs clients.

Quels sont les risques ?

En cas de contrôle, il faut pouvoir présenter une attestation d'assurance et une vignette doit être apposée de manière visible sur l'engin. Ne pas respecter cette obligation peut coûter cher. Le conducteur non assuré risque une amende forfaitaire délictuelle allant de 750 euros à 3 750 euros en cas de récidive, assortie de peines complémentaires (confiscation de l'engin...), indique le FGAO. Il s'agit du Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires de dommages, qui se charge d'indemniser les victimes d'accidents quand le conducteur responsable n'est pas assuré..

« L'utilisateur responsable peut donc se retrouver face à de lourdes conséquences financières »

Car il y a plus grave que l'amende. « En cas d'accident, si l'utilisateur n'est pas assuré, le FGAO indemnisera la victime, mais se retournera ensuite contre le conducteur responsable pour demander le remboursement des sommes versées. Sans assurance, l'utilisateur responsable peut donc se retrouver face à de lourdes conséquences financières », explique le FGAO.

« C'est le pire des paris » Hausse inquiétante des victimes de conducteurs sans assurance

« Le FGAO observe une forte augmentation du nombre de trottinettes électriques et autres engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) non assurés à l'origine d'accidents de la circulation, parfois très graves », alertait-il dans son baromètre annuel.

En 2024, le FGAO avait pris en charge 446 victimes ayant été blessées par des conducteurs d'EDPM non assurés (une augmentation de 22% par rapport à 2023). La trottinette électrique était impliquée dans 98% des situations.

Deux situations particulières à prendre en compte :

  • Pour les trottinettes en libre-service, c'est au loueur que revient la responsabilité de l'assurance. Pensez à vérifier sur le site du loueur les conditions dans lesquelles vous êtes couvert.
  • Les EDPM peuvent être utilisés à partir de 14 ans, c'est alors aux parents ou aux responsables de l'enfant de souscrire à une responsabilité civile.