« Ce qui nous a heurté dans la conférence de presse de Mme de Montchalin (...), c'est de faire croire que les agentes et les agents de la direction générale des finances publiques (DGFiP) travaillent dans un monde merveilleux », a regretté Sandra Demarcq, secrétaire générale de Solidaires Finances publiques à l'occasion d'une conférence de presse vendredi.
Le premier syndicat de la DGFiP et du ministère organisait cette conférence au lendemain du lancement à Bercy de la campagne de déclaration des revenus de l'année 2024. Les contribuables peuvent effectuer leur déclaration depuis jeudi et jusqu'au 5 juin au plus tard, selon le calendrier dévoilé par le ministère.
Mais « quand vous supprimez 30% de nos effectifs depuis 2008, quand vous supprimez 25% des effectifs dans les services des impôts des particuliers, et un certain nombre de trésoreries, de centres de finances publiques (...), ça crée des difficultés pour les contribuables et les agents », tance Sandra Demarcq.
Solidaires dénonce la « suppression du réseau de proximité », qui a pour conséquence des conditions d'accueil « extrêmement dégradées ». Le syndicat dénonce également des « pressions » sur les agents et des directives pour traiter les dossiers des contribuables le plus rapidement possible.
« Les agents voudraient donner une réponse complète et fiable. Mais quand on est pressé de raccrocher pour pouvoir prendre l'appel suivant parce que statistiquement il faut être en dessous d'une minute, trois minutes, peu importe le critère : on abrège », relève Ludovic Ploton, l'un des secrétaires nationaux du syndicat.
Le syndicat appelle par ailleurs de ses vœux une lutte plus efficace contre la fraude, qu'il estime responsable de 80 à 100 milliards d'euros par an de manque à gagner pour les caisses publiques et une analyse de la pertinence des différents crédits d'impôts, en particulier le crédit d'impôt recherche (CIR), qui coûte plus de 7 milliards d'euros chaque année.
« C'est sans doute la niche fiscale la plus utilisée par un certain nombre d'entreprises, et qui est la plus compliquée à contrôler », note Sandra Demarcq, qui demande plus de moyens et de meilleurs outils de contrôle.