« Le pacte Dutreil, c'est un outil de souveraineté économique, pas un privilège fiscal », a-t-il argué, même s'il existe « certains abus » à « corriger ».

Plusieurs amendements au budget 2026 ont été adoptés en commission des Finances de l'Assemblée nationale pour réformer le dispositif, par exemple en allongeant la durée de détention minimale des actions transmises. L'examen dans l'hémicycle a débuté vendredi.

« Affaiblir ce dispositif serait une erreur stratégique », a estimé le ministre, « il est central dans la préservation de l'activité économique et de l'ancrage territorial ».

Le pacte Dutreil permet notamment un abattement de 75% sur la valeur d'une entreprise familiale transmise par donation ou succession sous conditions, et impose que les bénéficiaires de la donation conservent pendant plusieurs années les titres reçus avec l'objectif de favoriser la « détention longue du capital ».

Il aurait engendré une perte de recettes fiscales de 5,5 milliards d'euros en 2024, selon Le Monde, qui a consulté une synthèse d'un rapport de la Cour des comptes.

L'ex-patron de Système U (devenu Coopérative U) nommé ministre en octobre s'est également inquiété du fait que « les consommateurs, comme les patrons » ont aujourd'hui « le pied sur le frein ».

Il a expliqué avoir demandé à ses services de « regarder (...) dans le détail ce que fait l'administration du président américain Donald Trump », car « peut-être qu'il y a matière à s'en inspirer ».

Interviewé avec Serge Papin par le JDD, le patron de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi, a dit partager son inquiétude sur la santé financière de certaines PME.

« Les PME sont les grandes victimes de cette période d'instabilité », a dit M. Reza-Tofighi, déplorant qu'« une instabilité permanente » et un « manque de visibilité bloquent les investissements, freinent l'activité et paralysent les recrutements ».

« Nous avons franchi un seuil d'alerte. Le contexte politique chaotique en France s'ajoute à un contexte international hostile », a-t-il dit, et « l'année 2026 s'annonce très difficile ».

M. Reza-Tofighi a déploré qu'« en quelques jours, les députés, loin de diminuer les dépenses, ont voté des milliards d'euros de hausse de dépenses et d'impôts, au risque de tuer l'activité en prélevant toujours plus les actifs ». « J'appelle les parlementaires à cesser de vendre du rêve en faisant croire que l'argent magique existe », a-t-il dit.