Le groupe bancaire a dégagé un bénéfice net annuel en hausse de 4,1%, à 11,68 milliards d'euros, toujours tiré par les résultats de la banque de financement et d'investissement. Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, est également en hausse de 4,1% sur un an, à 48,83 milliards d'euros.
Ces performances annuelles ont été bien accueillies par les marchés avec un titre en hausse de 2,02% à la bourse de Paris à 65,62 euros vers 11H00, dans un marché à l'équilibre. « Le groupe réalise de très bonnes performances au quatrième trimestre 2024 et dépasse ses objectifs 2024 avec une structure financière solide », a indiqué le directeur général Jean-Laurent Bonnafé, cité dans un communiqué.
« J'anticipe une forte accélération portée par la mise en œuvre des croissances externes avec le projet AXA IM, ainsi que les développements dans le Wealth Management et l'Assurance Vie », a-t-il ajouté.
BNP Paribas devrait finaliser l'été prochain l'acquisition de la filiale de gestion d'actifs de son compatriote Axa, pour 5,4 milliards d'euros. Le groupe confirme ses objectifs, avec une hausse moyenne de 7% du résultat net et de 5% de ses revenus entre 2024 et 2026. Le ROTE, indicateur qui permet de calculer la rentabilité sur capitaux propres, doit atteindre 12% en 2026, contre 10,9% en 2024.
Les analystes de Jefferies accueillent positivement cette confirmation et estiment que l'écart entre les objectifs de la direction et les attentes du marché impliquent « des révisions positives significatives des (prévisions de) bénéfices ».
« 600 millions de synergies »
En 2024, les économies de coûts réalisées ont été conformes à la trajectoire annoncée d'un milliard d'euro et elles vont se poursuivre avec 600 millions de synergies supplémentaires prévues pour 2026, notamment avec « l'optimisation du parc immobilier », selon le communiqué.
La banque belge BNP Paribas Fortis a également annoncé la semaine dernière sa volonté d'« intégrer un certain nombre d'activités et de collaborateurs dans une entité spécifique belge au sein d'Accenture à partir de début 2026 », les retirant ainsi des effectifs de la banque.
Dans le détail, avec un revenu de 17,9 milliards d'euros en 2024, en hausse de 8,4%, la banque de financement et d'investissement (BFI) « est un puissant moteur de croissance », indique BNP Paribas. Le revenu des métiers d'investissement, d'assurance et d'épargne a pour sa part connu une hausse de 4,2%, à 5,8 milliards d'euros, porté par la croissance de l'assurance.
Le pôle CPBS qui regroupe les réseaux de banque de détail (France, Belgique, Italie...), les métiers spécialisés tels que le leasing automobile, avec Arval, et les nouveaux métiers numériques avec Nickel et Floa, reste stable avec des revenus en hausse de 0,5% à 26,75 milliards d'euros, mais un résultat net en baisse de 7,4% à 7,3 milliards, marqué par « des vents contraires », selon le groupe.
Ce résultat recouvre des situations contrastées puisque la banque de détail a enregistré une petite croissance de 2,3% à 16,9 milliards, et que les « nouveaux métiers » numériques ont vu leurs revenus croître de 6,4%, tandis que ceux d'Arval et Leasing Solutions ont reculé de 2,6%.
BNP Paribas a indiqué prévoir un nouveau plan stratégique pour la banque commerciale en France et l'extension de celui de Personal Finance, sa filiale de crédit à la consommation, jusqu'en 2028, « avec l'ambition de porter la rentabilité de ces activités au niveau de celle du groupe ».
Ce plan stratégique n'est « pas du tout un schéma de réduction, de restructuration », a affirmé M. Bonnafé lors d'une conférence de presse, mais une revue de la manière dont aujourd'hui « le client vient consommer la banque », à distance comme en agence. « C'est ça qu'il faut repenser et rééquilibrer ».
Cependant, « l'externalisation de certaines activités opérationnelles, qui est parfaitement adaptée au plan de transformation de la Belgique, n'est pas adapté à ce que sont nos emplois et l'organisation », a ajouté le patron du pôle CPBS Thierry Laborde.
BNP Paribas a confirmé sa politique de distribution de 60% des bénéfices aux actionnaires, dont 50% minimum en dividendes, au titre des exercices 2024, 2025 et 2026.