BNP Paribas Asset management « a décidé d'exclure les obligations émises sur le marché primaire par des entreprises du secteur pétrolier et gazier actives dans l'exploration-production », a précisé mercredi une porte-parole de la banque à l'AFP.

Ce changement, détaillé dans un document publié mardi, « marque un tournant » pour la banque, a salué l'ONG de défense de l'environnement Reclaim Finance. « Pour la première fois, un géant du secteur de la gestion d'actifs prend acte de l'impératif scientifique de l'arrêt de l'expansion de la production pétro-gazière en agissant sur les investissements obligataires », a commenté Lara Cuvelier, chargée de campagne chez Reclaim Finance.

L'ONG appelle désormais la première banque européenne à « appliquer la même approche à ses autres filiales », notamment sa division spécialisée dans l'assurance. Cette mise à jour survient la même semaine qu'une sortie du directeur général de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé, qualifiant de « délire bureaucratique » la directive européenne CSRD, qui impose aux entreprises de publier des données extra-financières, notamment sur le climat.

Des étudiants de plusieurs grandes écoles (ENS, HEC, Science Po Paris...) ont par ailleurs manifesté mercredi pour demander « l'arrêt immédiat de tout soutien financier aux entreprises qui parient contre leur avenir et portent de nouveaux projets liés aux énergies fossiles », selon un communiqué des Amis de la Terre France.