5,1 millions de numéros de compte dans la nature. Parmi la quantité de données personnelles volées lors du récent piratage de Free figurent des IBAN, utilisés par l'opérateur télécom pour prélever les comptes bancaires de ses abonnés.
Une bombe à retardement ? Avec cette information, les cybermalfaiteurs peuvent, de fait, tenter d'effectuer des débits frauduleux sur les comptes bancaires des victimes de la fuite. Il existe deux méthodes pour cela. Le fraudeur, enregistré en tant qu'émetteur de prélèvements peut falsifier des mandats de prélèvements vers des IBAN qu'il a obtenus illégalement et récupérer les fonds. C'est la technique du faux. Il peut aussi usurper l'identité et l'IBAN de sa victime pour signer un mandat de prélèvement et lui faire supporter le prix d'un abonnement ou d'un remboursement de crédit, notamment. C'est la technique du détournement.
Attention aux faux prélèvements émis depuis l'étranger !
Selon les chiffres publiés début septembre par l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) de la Banque de France, la technique du faux est aujourd'hui hégémonique : elle a représenté 99% de la fraude au prélèvement en 2023. Le détournement, lui, est en chute libre : de 28% en 2022, il est passé à 1% du volume de la fraude en 2023.
Autre évolution, les prélèvements frauduleux sont émis de plus en plus souvent depuis l'étranger. Le prélèvement, en effet, est un moyen de paiement SEPA (pour espace unique de paiement en euros), utilisable dans les différents pays de l'Espace économique européen (1). En 2023, 52% des comptes bénéficiaires de la fraude au prélèvement étaient situés dans un autre pays que la France. En 2022, cette proportion n'était que de 6%.
Si l'on suit ces tendances récentes, le danger devrait surtout venir de faux prélèvements émis depuis un autre pays européen. Clients Free victimes de la fuite, soyez prudents et surveillez attentivement vos comptes !
Piratage d'IBAN chez Free : que faire pour protéger votre compte bancaire ?
(1) L'EEE rassemble les 27 pays de l'Union européenne (UE), ainsi que l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège.