« À ce stade, aucune mesure n'a été adoptée. » Tel est le mot d'ordre commun des principales caisses de retraite, comme un témoin affiché en « une » de leurs sites des interrogations multiples posées par les assurés et futurs pensionnés.

CNARCL, Assurance retraite, Agirc-Arrco, Service des retraites de l'Etat (SRE)... Les mots changent mais le message est exactement le même : ce « projet de suspension de la réforme des retraites », pour citer le SRE, fait « l'objet d'un débat parlementaire, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 qui débutera fin octobre ».

« Les règles actuelles concernant l'âge légal de départ, les trimestres requis et les modalités de calcul des retraites restent inchangées pour le moment »

Conséquence, toujours en citant le SRE : « Dans l'attente, la législation actuellement en vigueur continue de s'appliquer. Les règles actuelles concernant l'âge légal de départ, les trimestres requis et les modalités de calcul des retraites restent inchangées pour le moment. »

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, qui porte - suite à la lettre rectificative du gouvernement - la suspension temporaire de la réforme des retraites, doit être examiné en séance publique par l'Assemblée nationale à compter du mardi 4 novembre. Le texte est actuellement au stade de l'examen en commission des finances et en commission des affaires sociales.

« Ces annonces ne sont susceptibles de vous concerner que si vous êtes né à partir de 1964 »

De fait, la « suspension » annoncée par le Premier ministre Sébastien Lecornu le 14 octobre dernier lors de son discours de politique générale reste conditionnée à l'approbation des députés, puis du Parlement à l'issue d'une navette à haut risque entre Assemblée et Sénat, puisque la menace d'une censure du gouvernement reste prégnante.

Les caisses de retraite se limitent à communiquer sur les textes législatifs en vigueur et ne commentent pas les textes en discussion. Ni auprès des médias ni, évidemment, auprès des particuliers. « Si la loi est modifiée, de nouvelles règles Agirc-Arrco seront adoptées », prévient le régime complémentaire des ex salariés du privé.

En attendant d'en savoir plus, et donc en attente d'une loi, l'Assurance retraite cadre le public ciblé par une éventuelle suspension, au du moins par le décalage de 3 mois de l'âge de départ à la retraite : « Ces annonces ne sont susceptibles de vous concerner que si vous êtes né à partir de 1964. »