Cette nouvelle cryptomonnaie stable compte obtenir une licence aux Pays-Bas, où une société a été fondée par le consortium de banques (ING, UniCredit, Banca Sella, KBC, Danske Bank, DekaBank, SEB, CaixaBank et Raiffeisen Bank International).
« Cette initiative offrira une véritable alternative européenne au marché des stablecoins dominé par les États-Unis, contribuant à l'autonomie stratégique de l'Europe dans le domaine des paiements », ont précisé les banques dans un communiqué.
Les stablecoins sont des cryptomonnaies à la valeur stable, indexée sur de véritables devises, offrent la perspective de paiements à moindre frais, immédiats et sécurisés, partout dans le monde. Mais ils sont actuellement basés à 99% sur le dollar et financent de fait la dette américaine.
« Nous croyons en l'importance d'une Europe plus forte et au pouvoir d'un dialogue constructif et d'une collaboration », a déclaré Fiona Melrose, responsable de la stratégie du groupe italien UniCredit. « Nous contribuons à répondre au besoin d'une solution fiable et réglementée pour les paiements, ouvrant la voie à une nouvelle norme dans le domaine des actifs numériques qui soutiendra la croissance et la souveraineté financière de l'Europe ».
Basés comme tous les cryptoactifs sur une chaîne de blocs (ou « blockchain »), registre numérique décentralisé permettant de se passer de l'intermédiation coûteuse des systèmes financiers classiques, les stablecoins promettent une baisse du coût des transactions financières et des paiements.
L'UE s'est dotée en 2024 d'un arsenal juridique limitant la fabrication et l'utilisation de stablecoins en dollars dans sa zone, sans pour autant faire décoller les stablecoins en euro. Les autorités restent en effet sceptiques, face à ce qu'elles perçoivent comme une « privatisation » de la monnaie. L'institution privilégie son projet d'euro numérique, option alternative publique et accessible à tous les citoyens sur un compte à la BCE.
Plusieurs établissements européens ont déjà lancé des projets de stablecoins pour rattraper leur retard face aux émetteurs américains, comme la Société Générale en France ou Deutsche Bank en Allemagne. Les stablecoins intéressent aussi les géants de la tech pour supprimer les intermédiaires, comme Visa ou Mastercard, dans le commerce en ligne.