L'Autorité garante de la Concurrence et du Marché (AGCM) accuse la néobanque britannique d'avoir publié des « messages trompeurs » sur ses offres d'investissements et d'avoir eu recours à des « politiques agressives dans la gestion des services bancaires », selon un communiqué.

Mardi, des fonctionnaires de l'AGCM, accompagnés de membres de la police financière, ont procédé à des « inspections dans la succursale italienne de Revolut Bank UAB » située à Milan, a-t-elle précisé.

3,4 millions de clients en Italie

Revolut, qui revendique 3,4 millions de clients en Italie, en compte cinq millions en France, son deuxième marché derrière le Royaume-Uni, plus de deux millions en Allemagne et plus de 700 000 en Belgique.

Dans un communiqué, la banque a affirmé prendre cette enquête « très au sérieux » et s'est engagée à apporter son « entière coopération ». « Revolut reste pleinement engagé à respecter les normes les plus strictes en matière de conformité et de protection des clients en Italie et dans le monde entier », a-t-elle ajouté.

Concernant les offres d'investissements, le gendarme italien reproche à Revolut d'avoir mis en avant la possibilité d'acheter des actions sans payer de commissions, sans clarifier l'existence d'autres coûts et les limitations associées aux investissements sans commissions.

S'agissant des investissements en cryptomonnaies, « qui sont par nature hautement risqués », « Revolut n'aurait pas dit clairement qu'il n'est pas possible de modifier en cours d'investissement les réglages « stop-loss » et « take-profit », des instruments permettant de gérer les risques encourus ».

Blocage de comptes de manière « agressive »

Enfin, il est reproché à Revolut d'avoir « omis ou fourni avec des modalités peu claires des informations pertinentes sur les conditions et modalités de suspension, de limitation et de blocage du compte ».

La banque aurait ainsi suspendu ou bloqué des comptes de manière « agressive », sans donner un préavis adéquat à ses clients qui se sont vus ainsi « empêchés d'accéder à leurs fonds » en violation de leurs droits contractuels.

Ce n'est pas la première fois que la néobanque a maille à partir avec les autorités de supervision : Revolut a ainsi écopé en avril d'une amende de 3,5 millions d'euros en Lituanie pour manquements dans ses processus de contrôle du blanchiment d'argent.