Frais bancaires : oui, la géographie influence votre facture annuelle !

Pourquoi une carte bancaire de même gamme coûterait-elle plus chère en Auvergne qu'à Paris ? C'est pourtant bien le cas, comme le montre la grande étude sur les tarifs des banques menée par MoneyVox, sur la base de 3 profils de clients-type : Jeune, Classique et Premium.

Ces résultats, en effet, font de nouveau apparaître une certaine disparité de tarifs entre les territoires. Dans les banques à réseau national, ainsi que dans les banques sans agence, les prix sont les mêmes partout. Mais c'est loin d'être le cas dans les banques régionales, y compris lorsqu'elles appartiennent au même groupe bancaire. Résultat : le prix moyen des produits et services varient d'une région à l'autre, parfois dans des proportions importantes et, il faut bien l'avouer, difficiles à comprendre.

Un exemple. Sur la base de nos profils et calculs, la consommation bancaire d'un jeune client sera facturée, en 2025, 40,87€ à Mayotte (tarif le plus cher tous territoires confondus) ou 33,44€ dans les Hauts-de-France (prix le plus élevé en métropole), contre 29,21€ en Nouvelle-Aquitaine ou 29,28€ en PACA. Soit un écart maximal de 28,5% si on inclut l'outremer (où les tarifs bancaires sont traditionnellement plus élevés), et de 12,6% entre régions métropolitaines.

Evidemment, ces chiffres moyens ne disent pas tout de la politique tarifaire des différentes enseignes. En effet, chaque région recèle ses perles rares, qu'il faut savoir aller dénicher. A la Banque Populaire du Nord, par exemple, une année de banque coûtera 12 euros à un jeune client, alors que le prix moyen dans cette région, la plus chère en France métropolitaine, est de 33,44€. A l'inverse, le même client paiera 41,10€ par an au Crédit Mutuel du Sud-Ouest, pourtant situé dans la région la moins chère (29,21€ en moyenne en Nouvelle-Aquitaine).

Le classement des banques les moins chères

Des écarts entre régions moins importants pour les clients à profil classique et premium

Le même phénomène se reproduit sur les autres profils de consommation, quoique dans des proportions moins importantes. Sur le profil classique, l'écart entre la région la moins chère (la Bourgogne Franche-Comté, 176,86€ par an) et la plus chère (la Guadeloupe, 190,38€ par an), est de seulement 7,1%. Il remonte à 10,5% sur le profil premium, entre le Centre-Val de Loire (216,91€ par an) et la Guyane (242,28€)

Mais là encore, tout dépend surtout de l'enseigne que vous avez choisie. Sur le profil classique, la banque régionale la moins chère de France se trouve dans la région parisienne, avec une facture annuelle de 141,28€ au Crédit Agricole Île-de-France. Avec un même profil de consommation, un client de la Banque Populaire Rives de Paris paie lui 194,56€, soit 27% plus cher.

De gros écarts de prix entre banques... d'un même groupe

Vous étiez client du Crédit Agricole Charente-Maritime Deux-Sèvres. Vous déménagez à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, et vous décidez de faire transférer votre compte au Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne. C'est certes plus pratique au quotidien, mais ce n'est pas une bonne affaire du point de vue financier : votre banque vous coûtait 159 euros par an (avec un profil premium), vous paierez désormais 228 euros dans le même panier de produits et de services ! Soit 45% plus cher, alors que les deux établissements appartiennent au même réseau.

Ce constat n'est pas propre au Crédit Agricole. Tous les réseaux mutualistes, composés de banques régionales indépendantes les unes des autres (et donc libres de former leurs prix comme elles l'entendent), affichent ce type d'écart. Sur le profil classique, les écarts de prix annuels entre établissements régionaux sont ainsi de 14,41% à la Banque Populaire, de 11,87% à la Caisse d'Epargne, de 25,47% au Crédit Agricole, et de 20,30% au Crédit Mutuel.

Packages bancaires : choisir une offre groupée de services n'est pas toujours une bonne affaire