Les temps sont durs pour les épargnants. Le Livret A, qui équipe plus de 80% des Français, a récemment subi sa plus forte baisse de taux depuis une quinzaine d'années. Le 1er août, sa rémunération nette d'impôts est passée de 2,40% à 1,70%. Le produit phare a entraîné dans sa chute le LDDS (de 2,40% à 1,70% également), le LEP (de 3,50% à 2,70%) et le CEL (de 1,50% à 1,25%).
Ces baisses étaient attendues. Elles sont consécutives au repli des deux références utilisées pour actualiser, tous les 6 mois, les taux des livrets réglementés : l'inflation et les taux interbancaires.
Au 1er semestre 2025, la hausse des prix a été limitée à 0,9%, en moyenne et hors tabac. Bien en dessous, donc, du chiffre du 2e semestre 2024 : 1,47%. L'€ster, ce taux de référence pour les prêts d'argent à court terme entre les banques de la zone euro, a lui atterri, fin juin, à 2,46% en moyenne semestrielle, contre 3,45% fin 2024.
Un nouveau scénario catastrophe pour février 2026 ?
La prochaine échéance de mise à jour du taux va désormais intervenir début 2026. Ce scénario de baisse risque-t-il de se reproduire ? Évidemment, il est encore un peu tôt pour le dire avec certitude. Il est pourtant possible d'anticiper l'évolution de ces deux variables.
A l'occasion, aujourd'hui jeudi 11 septembre, de la publication de sa nouvelle note de conjoncture, l'INSEE a dévoilé la trajectoire de l'inflation attendue au second semestre. L'institut anticipe une stabilisation de l'inflation hors tabac : 1,033% en moyenne, après 0,9% au premier semestre.
Quid de l'€ster ? Cette indice est directement influencé par le taux de dépôt de la Banque centrale européenne (BCE). Or ce taux a été abaissé à 4 reprises depuis le début de l'année. Certes, la BCE a opté pour une pause dans cette baisse. Mais, dans l'immédiat, sa moyenne semestrielle va, elle, continuer à se replier au second semestre, même si c'est à un rythme ralenti.
En clair, l'hypothèse du rebond en prend un coup dans l'aile. Le scénario le plus probable est celui d'une nouvelle baisse des taux des livrets réglementés début 2026. Une baisse qui serait toutefois moindre que celle enregistrée en août. Prenons comme référence hypothétique une inflation semestrielle de 1% et une moyenne semestrielle de l'€ster autour de 1,50% fin décembre. Dans cette hypothèse, le taux technique du Livret A (et du LDDS), celui issu de la formule de calcul, ressortirait à 1,30%. Soit une baisse de 0,40 point, non négligeable, mais inférieure à celle enregistrée début août.
Dans ce scénario, le taux du LEP pourrait lui passer de 2,70% à 2,30%, les pouvoirs publics ayant récemment choisi, à deux reprises, de maintenir un écart d'un point avec la rémunération du Livret A.