L'homme, bénéficiaire du Revenu de solidarité active (RSA), avait obtenu fin 2008 une carte bancaire du Crédit agricole, avec laquelle il a réalisé 1.351 transactions, pour un montant de 138.500 euros. « Mais c'est seulement au bout de deux mois et demi que la banque a réagi, en février 2009: à aucun moment la banque ne s'en inquiète auparavant », a dénoncé l'avocat du prévenu, Me Gérard Welzer, lors de l'audience devant le tribunal correctionnel, jeudi matin.
Le Crédit agricole avait demandé à son client de lui rendre la carte bancaire le 9 février 2009, puis a déposé plainte pour escroquerie contre lui le lendemain. Aucun représentant de la banque verte n'était présent à l'audience
« Dysfonctionnement inquiétant »
« Est-ce que mon client a utilisé la carte bancaire de quelqu'un d'autre ? Est-ce qu'il a mis une fausse moustache, une fausse perruque ? Non. L'utilisation de la carte bancaire sans provision ne relève pas de manoeuvre frauduleuse, donc pas d'escroquerie », a insisté l'avocat de la défense. Selon Me Welzer, « c'est la démonstration d'un dysfonctionnement bancaire très inquiétant, c'est le procès des dérives des banques: il ne faut pas s'étonner qu'il y ait des affaires Kerviel ».
Cette relaxe n'exonère toutefois pas le client de rembourser la dette ainsi accumulée auprès de sa banque, a précisé son avocat. Les deux parties ont d'ailleurs convenu d'un plan de remboursement progressif de... 150 euros par mois.