Une banque peut-elle mettre une cliente dehors pour quelques tweets énervés ? C’est en tout ce qui vient de se passer à Clichy, en région parisienne, selon le quotidien Le Parisien. Confrontée à des problèmes récurrents avec le terminal de paiement fourni par la Société Générale, Julie Goislard, libraire, a interpellé sa banque sur Twitter après avoir échoué à contacter le service client par téléphone. Des tweets énervés mais dépourvus d’insultes, promet l’intéressée, qui les a depuis effacés. Ils font suite à d’autres messages publiés sur le même réseau social, avec un autre compte tenu par la libraire, se plaignant de la qualité du service dans l’agence locale de la SG.
Quelques jours plus tard, Julie Goislard reçoit un coup de téléphone du directeur de son agence, lui demandant d’arrêter ses tweets, puis, quelques semaines plus tard, rencontre ce dernier, qui lui explique qu’il va clôturer les comptes qu’elle détient dans la banque. Elle reçoit dans la foulée un courrier l’informant de la fermeture de son compte professionnel, au terme d’un délai de préavis de 60 jours. Raison invoquée : un dépassement de découvert, dont l’intéressée conteste la réalité. Mais l’affaire ne s’arrête pas là : son compte personnel, détenu dans la même agence, est également fermé, ainsi que les comptes personnels de son compagnon et de ses deux filles. Une « punition collective », estime la libraire, qui dénonce dans une vidéo postée par Le Parisien une forme d’acharnement.
Contactée par Le Parisien, la Société Générale n’a pas commenté le dossier, couvert selon elle par la confidentialité et le secret bancaire. Une porte-parole de la banque a toutefois expliqué à l'AFP que « jamais nous ne fermons un compte pour des messages envoyés sur Twitter. Au contraire, nous encourageons nos clients à échanger via notre service après-vente sur les réseaux sociaux, disponible depuis plus de dix ans et au travers duquel plus de 60 000 messages par an sont traités ».
Légalement, une banque peut clôturer le compte d'un particulier en lui donnant un préavis d'au minimum deux mois et sans motiver sa décision, sauf si le compte a été ouvert après l'activation de la procédure de droit au compte.
A consulter : notre page consacrée au changement de banque, et le comparatif des offres des banques en ligne.