Selon un article publié vendredi sur le site du quotidien économique, des représentants de la FNCA se sont rendu à Bercy cet été pour tenter de convaincre les pouvoirs publics d'introduire les modifications législatives nécessaires à ce transfert de pouvoir dans le projet de loi Hamon sur l'économie solidaire et sociale. « Les Caisses estiment que CASA a pris trop de place et trop d'autonomie, elles veulent à travers la Fédération prendre la tête du groupe », note « un observateur » cité par le quotidien, qui a développé ces informations dans un article publié lundi dans son édition papier.

De son côté, Le Figaro, qui affirme également qu'un plan de réorganisation est à l'étude, indique que chaque entité a pris ses conseils : Rothschild et Morgan Stanley pour CASA, Citi pour la FNCA. Des avocats (Darrois, Brandford Griffith...) planchent aussi sur le dossier, ajoute le quotidien.

La FNCA se refuse à tous commentaires

Contactée par l'AFP, la FNCA se refuse à tous commentaires. « Dans le cadre de sa revue stratégique périodique, le Crédit Agricole mène régulièrement des réflexions relatives notamment à son organisation », a-t-il fait savoir dans un communiqué laconique. « Le marché sera informé si ces réflexions devaient conduire à la mise en œuvre de modifications organisationnelles significatives. »

Le groupe Crédit Agricole répond à une organisation complexe composée de deux organes dirigeants : la FNCA et Crédit Agricole SA (CASA). La FNCA, dirigé par Philippe Brassac, détient le pouvoir « politique » et représente les sociétaires des 39 caisses régionales. Elle est actionnaire de la structure cotée, CASA.

CASA, dirigée par Jean-Paul Chifflet, est à la tête des filiales du groupe (Cacib, Amundi, Predica... ) et joue le rôle d'organe central. Elle assure notamment le contrôle, les sanctions et l'agrément accordé aux présidents et aux directeurs généraux des Caisses régionales.

Scénario alternatif : créer une instance impartiale

Selon Les Echos, les pouvoirs publics considèrent ce projet de changement de gouvernance avec méfiance, préférant que le Crédit Agricole, qui a été particulièrement secoué par la crise financière, « se concentre sur sa stratégie et son avenir » plutôt que sur les luttes de pouvoirs. Dans son édition du lundi 23 septembre, le quotidien évoque le scénario alternatif avancé par « certains dirigeants de caisses régionales »: extraire les fonctions régaliennes de Crédit Agricole SA pour les regrouper dans une instance impartiale, « une société spécifique dirigée par une personnalité indépendante ».