Le conseil d'administration de Crédit Agricole SA (Casa), sous la présidence de Dominique Lefebvre, et sur proposition du comité des nominations et de la gouvernance, a décidé mardi de nommer Olivier Gavalda, 61 ans, pour prendre la tête de Casa, l'entité cotée du groupe.
Son prédécesseur, Philippe Brassac, atteint par la limite d'âge à 65 ans, lui confiera officiellement les rênes du groupe lors de l'assemblée générale du 14 mai 2025, après dix ans passés à la direction générale du groupe.
Un homme issu du sérail
« La transition au sein de la direction générale de Crédit Agricole SA va s'organiser au cours des prochains mois », selon un communiqué du groupe.
Crédit Agricole SA, détenu à plus de 60% par la Fédération nationale du Crédit Agricole (FNCA), composée de 39 caisses régionales, est la maison-mère des filiales métiers du groupe : le gestionnaire d'actif Amundi, LCL, Indosuez ou encore la banque en ligne BforBank.
Casa, cotée depuis 2001, représente également le groupe auprès des autorités bancaires. Comme son prédécesseur, Olivier Gavalda est issu du sérail.
Titulaire d'une maîtrise en économétrie et d'un DESS organisation/informatique des Arts et Métiers, il est entré en 1988 au Crédit Agricole du Midi et a fait toute sa carrière dans les caisses régionales du groupe, avant de rejoindre Crédit Agricole SA en 2010 en tant que directeur du pôle Caisses régionales.
Il était directeur général délégué de Crédit Agricole SA chargé de la Banque universelle depuis novembre 2022.
« Les banques qui privilégient les cadres internes ayant fait leurs preuves au sein de l'organisation et possédant une connaissance approfondie de ses activités le font en partie parce qu'elles s'attendent à ce que la transition vers la direction se fasse plus en douceur », souligne l'agence de notation Fitch Ratings.
Bond de la capitalisation
Olivier Gavalda va hériter d'un groupe bancaire à la gouvernance simplifiée et dont la capitalisation a bondi en 10 ans, passant de 27,7 milliards d'euros en 2014, à 39,8 milliards en 2024. Casa, qui avait dégagé un bénéfice net de 2,3 milliards d'euros en 2014, a passé la barre des 8 milliards de bénéfice net en 2023. Le nouveau patron de Crédit agricole aura tout de même à faire face à quelques défis.
Premier actionnaire de la banque italienne Banco BPM, Crédit Agricole a ainsi fait irruption dans l'offre publique d'échange d'actions (OPE) lancée par la deuxième banque italienne UniCredit sur sa rivale Banco BPM il y a dix jours pour annoncer vouloir monter à 15,1% de son capital, voire 19,99% en cas de feu vert du superviseur. Crédit Agricole, qui détenait jusque-là 9,9%, a précisé ne pas vouloir lancer une offre sur BPM.
Mais sa montée au capital devrait lui permettre de renforcer son pouvoir de négociation concernant le partenariat entre UniCredit et Amundi, premier gestionnaire d'actifs en Europe avec un encours de 2.192 milliards d'euros au troisième trimestre.
Par ailleurs, dans un secteur en pleine concentration, le nom d'Amundi est cité comme partie prenante dans les discussions avec plusieurs gestionnaires d'actifs européens.
Casa a également créé une coentreprise avec le spécialiste des paiements électroniques Worldline, en plein déconfiture. Après avoir été éjecté du CAC40 en fin d'année dernière, avoir révisé à la baisse son résultat 2024 et perdu son directeur général, Worldline envisage maintenant des cessions d'actifs.