364 millions d'euros : c'est, en 2023, le montant total atteint par les opérations frauduleuses par chèque, selon la Banque de France (1). Ce préjudice a tendance à baisser (-8% par rapport à 2022), mais moins rapidement que les montants totaux échangés par chèque (-13,4% par rapport à 2022). Résultat, la fraude au chèque ne faiblit pas, bien au contraire. A l'échelle de son usage, désormais marginal (2,8% des paiements hors cash en 2022), le chèque reste le moyen de paiement de proximité le plus fragile, avec 78 euros volés pour 100 000 euros payés, bien plus que de la carte bancaire (11 euros) ou le mobile (21 euros).
Un type de fraude, en particulier, est responsable de l'essentiel du préjudice : l'usage frauduleux de chèques perdus ou volés, qui représentait en 2023 deux tiers des montants détournés, toujours selon la Banque de France. En clair, si vous continuez d'utiliser ce moyen de paiement, soyez prudents : il vaut mieux éviter de laisser traîner votre chéquier ! Chez vous, cachez-le soigneusement, en prévision d'un éventuel cambriolage. Évitez également de vous le faire envoyer par la Poste : les vols ne sont pas rares dans les centres de tri.
Le paiement par chèque : règles d'usages et risques de fraude
Attention aux faux appels à l'aide
Une fois en possession du chéquier volé, le malfaiteur a plusieurs possibilités. La plus simple est de l'utiliser pour régler des achats en magasin. C'est toutefois risqué et peu profitable : face à l'ampleur du phénomène des chèques sans provision et de la fraude, les commerçants sont de plus en plus réticents à accepter les chèques, surtout de gros montant. Quand ils le font, ils sont toujours plus prudents, vérifiant soigneusement l'identité du porteur.
Le plus intéressant, finalement, est d'usurper les chèques volés puis de les encaisser. Rien de plus facile, l'authentification se limitant à une signature manuscrite qui n'est vérifiée que pour les très gros montants. L'escroc peut encaisser le chèque sur un compte ouvert sous une fausse identité. Mais il y a plus simple : il peut aussi chercher, via les messageries ou les réseaux sociaux, des personnes susceptibles d'encaisser ces chèques puis de lui rétrocéder tout ou partie de la somme déposée, par virement cette fois. Le « pigeon » est appâté, au choix, par la promesse de pouvoir conserver une partie de la somme déposée ou par un abus de confiance : l'escroc lui lance, par exemple, un faux appel à l'aide.
Dans les deux cas, cela se termine mal pour la victime : la banque finit, au bout de quelques jours, par rejeter le chèque frauduleux et reprendre la somme versée sur le compte. L'escroc, lui, a disparu dans la nature depuis longtemps.
Une règle d'or
Pour éviter de tomber dans ce type de piège, il y a une règle d'or : il ne faut jamais déposer un chèque pour le compte d'autrui ! Cela vous expose à de très lourdes conséquences. Une fois que vous avez viré l'argent sur le compte de l'escroc, il est presque impossible de le récupérer, un virement étant par nature irrévocable. Impossible également de demander à votre banque de vous indemniser : encaisser un chèque pour une autre personne est, en effet, illégal.
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(1) Source : Rapport 2023 de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement