Le point d'attention est « la soutenabilité de la dette » des entreprises non-financières. « On a effectivement constaté une légère remontée du coût du risque au premier semestre 2024 (...) D'ailleurs, l'un des indicateurs, c'est la remontée des défaillances d'entreprises », a déclaré la secrétaire générale de l'ACPR, Nathalie Aufauvre, lors d'une conférence de presse.

« La qualité des actifs bancaires s'est légèrement dégradée en 2023 », selon le rapport de l'ACPR.

Ainsi, partant d'un niveau historiquement bas, le taux de crédits douteux, qui risquent de ne pas être remboursés et sont provisionnés par la banque en cas de non-remboursement, est monté à 2,8% (+0,1 point) dans le bilan des banques françaises.

« Un taux qui se maintient au niveau de la moyenne européenne », nuance l'Autorité.

Une hausse imputable aux crédits accordés aux sociétés non financières, dont le taux de crédits douteux atteint 3,6% (+0,2 point de base) et « reflète le rebond du nombre de défaillances d'entreprises par rapport à 2022 », souligne l'autorité.

Le nombre de défaillances d'entreprises a augmenté de 35,8% en 2023 par rapport à 2022, avec 57.729 procédures ouvertes en 2023. Il sera également élevé en 2024.

Sur 12 mois glissants, le nombre de défaillances atteint 63.401, au niveau des années record de 2009 (63.425) et 2015 (62.834), selon l'Observatoire des données économiques du CNAJMJ (Conseil national des Administrateurs judiciaires et des Mandataires judiciaires).

Avec un marché de l'emploi qui résiste en France et en Europe, le taux de crédits douteux chez les ménages est quant à lui resté stable à 2,1%, ajoute l'ACPR.

Les bénéfices des banques en hausse

La rentabilité reste au rendez-vous en 2023 pour le secteur banquier français, car si le produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur, est en baisse de près de 3%, le bénéfice net ressort à 36 milliards d'euros cette même année, supérieur à celui de 2022 (35 milliards), mais inférieur à celui réalisé en 2021 (40 milliards).

En 2024, en dépit d'une normalisation de l'inflation et d'un assouplissement de la politique monétaire, « les risques macroéconomiques et financiers restent toutefois présents » avec, en particulier, une vigilance maintenue sur les premiers signaux de baisse de la qualité des crédits bancaires aux sociétés non financières ou le risque souverain en lien avec une « situation budgétaire délicate » de l'Etat français, ajoute l'Autorité.