Assurance maladie, complémentaire santé, État ou ménages. Qui paie quoi en matière de santé ? Chaque année, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) publie une étude pour répondre à cette question.

Résultat, en 2024, « les administrations publiques (Sécurité sociale et État) sont le premier financeur de la consommation de soins et de biens médicaux. Elles en paient 202,3 milliards d'euros, soit 79,4%. Les organismes complémentaires financent 12,8% des dépenses de santé, soit 32,5 milliards d'euros, et les ménages 20 milliards d'euros, soit 7,8% ».

292 euros par an et par habitant en moyenne

Le reste à charge moyen pour les dépenses de santé par habitant était de 292 euros en 2024. « Cette moyenne cache toutefois de grandes disparités de reste à charge selon l'âge ou l'état de santé, ou encore le département », note cependant la DREES.

Faites-vous partie de ces Français qui dépensent un tiers de leurs revenus en frais de santé ?

Le poste ayant le coût le plus important pour les ménages ? Les soins ambulatoires avec 133 euros par an et par habitant, « soit 46% de leurs dépenses de santé directes ». Il s'agit des soins effectués en cabinets de ville, centres de soins, lors de consultations externes d'hôpitaux publics ou privés...

Pour les médicaments en ambulatoire, les dépenses se situent à hauteur de 63 euros par habitant. 55 euros sont payés pour les dispositifs médicaux (optique, prothèse...). Les soins hospitaliers représentent un coût moyen de 40 euros par an.

Il faut toutefois ajouter à ce reste à charge les cotisations versées par les ménages aux complémentaires santé. Selon MoneyVox Market Intelligence, outil qui analyse les données du comparateur Meilleurtaux, à 40 ans, il faut compter près de 50 euros par mois de prime médiane, pour une couverture faible.

Proportionnellement, les ménages ont un reste à charge important pour les soins des auxiliaires médicaux (kiné, psychologue, orthophonistes...) et les dispositifs médicaux. Ils financent plus de 17% de ces dépenses. Viennent ensuite les soins dentaires : 15% du montant total sont à leur charge. Les ménages paient aussi 12,4% des dépenses consacrées aux médicaments en ambulatoire et 10,5% des soins en centre de santé.

A l'inverse, les soins hospitaliers sont en proportion les mieux remboursés, puisque les ménages n'ont à leur charge que 2,2% du montant total de la dépense. Ils prennent en charge 5,3% des activités techniques et auxiliaires (les analyses et les prélèvements en laboratoire de biologie médicale, imagerie médicale, transports sanitaires), et 9% des soins de médecins et sages-femmes.

Pourquoi le reste à charge grimpe en 2024 ?

L'année précédente, le reste à charge moyen par habitant s'élevait à 276 euros. Entre 2023 et 2024, c'est donc une hausse de 5,8%, « plus rapide que l'inflation (+2% entre 2023 et 2024) », constate la DREES qui indique que « cette augmentation est principalement due à la hausse du reste à charge sur les soins hospitaliers (+0,2 point), et les soins de médecins et de sages-femmes (+0,7 point) ».

Trois facteurs expliquent la hausse de la part des dépenses de santé financées par les complémentaires santé et les ménages en 2024, selon la DREES :