Préparer une rentrée étudiante n'est pas de tout repos. En plus du logement, du matériel ou du transport, avez-vous pensé à souscrire à une complémentaire santé ? Cette assurance, communément appelée mutuelle, n'est pas obligatoire pour les étudiants, mais elle permet d'éviter un reste à charge trop important en cas de pépin de santé, puisque l'Assurance maladie ne rembourse en général que 70% des frais.

Par exemple, pour une consultation basique chez votre médecin traitant, sur les 30 euros payés, 21 euros sont remboursés par l'Assurance maladie obligatoire (moins les 2 euros de participation forfaitaire qui restent à votre charge) et 9 euros sont pris en charge par la complémentaire santé. Voici quelques questions à se poser pour choisir un contrat.

Regardez si vous pouvez bénéficier de la mutuelle d'un parent ou d'un employeur

Vous bénéficiez actuellement de l'assurance santé d'un de vos parents ? C'est le cas de 43% des étudiants, selon la dernière étude de la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees) sur les complémentaires santé, publiée en 2024. Si cela convient à votre famille, que vous êtes satisfait des garanties et du tarif, vous n'avez pas forcément besoin de changer.

Le rattachement n'est plus obligatoire après 16 ans, mais il n'est pas rare que des organismes permettent aux enfants de rester ayant droit sur la complémentaire santé d'un parent après 20 ans. Autre point positif : le coût est souvent réduit pour les enfants, c'est moins fréquent, mais cette protection est même parfois accordée gratuitement.

Thierry Mercier, directeur marketing et services d'Harmonie Mutuelle y voit cependant un bémol : « La couverture de la mutuelle des parents est souvent très complète, avec des plafonds de remboursement intéressants. Toutefois, elle peut proposer des garanties pour des soins moins adaptés à un étudiant, comme le remboursement de cures thermales ou de soins liés à la maternité. Pour un meilleur équilibre entre le coût de la cotisation et le type de garanties attendu, il peut être préférable de choisir une complémentaire ajustée aux besoins de l'étudiant. »

Un point à noter pour les étudiants qui ont un emploi : votre employeur a l'obligation de vous proposer une complémentaire santé si vous êtes salarié et de financer 50% du coût des cotisations.

Vérifiez si vous êtes éligible à la Complémentaire santé solidaire (CSS)

La complémentaire santé solidaire (CSS ou C2S), qui est attribuée aux personnes ayant des ressources modestes, permet d'avoir accès à une complémentaire gratuitement ou à moindre coût (8 euros par mois pour les moins de 29 ans). Pour en bénéficier, il faut en faire la demande sur le site de la Sécurité sociale.

Pour les étudiants, il y a deux possibilités. Si vous avez moins de 25 ans et êtes considéré comme étant à la charge de vos parents, la demande doit être faite pour la famille. Si ce n'est pas le cas, vous devrez faire votre propre demande et seules vos ressources seront comptabilisées. 10% des étudiants sont couverts par la CSS, selon la DREES.

Mutuelle : de nombreux étudiants oublient qu'ils ont droit à cette complémentaire santé gratuite

Comment choisir entre une mutuelle spécialisée étudiants ou grand public ?

Si les solutions précédentes ne sont pas envisageables et que vous souhaitez souscrire à une complémentaire, vous devrez opter pour un contrat individuel. Vous pouvez alors vous tourner vers un organisme qui commercialise une complémentaire santé spécialement destinée aux étudiants. Il en existe plusieurs : la SMERRA, LMDE, la SMENO, Heyme...

Ces acteurs proposent des services particuliers pour les étudiants. Par exemple, chez LDME, « le remboursement des premières consultations psychologiques et des conseils téléphoniques d'infirmières sont inclus pour toutes les formules et la plupart intègrent le remboursement des protections périodiques, des dispositifs pour arrêter le tabac, un forfait de remboursement pour un abonnement à une salle de sport ou pour un abonnement Vélib ou encore pour la contraception. Selon les formules, une assistance à l'international est aussi possible », liste Ariane Suard, qui en est la directrice.

Si les complémentaires étudiantes sont les plus visibles dans les établissements scolaires, vous pouvez tout aussi bien souscrire auprès d'un organisme « grand public ». Il est d'ailleurs parfois possible d'obtenir des réductions en faisant appel à la même mutuelle que vos parents ou qu'un proche.

Définissez vos besoins et votre budget

Deux paramètres importants pour faire un choix : vos besoins et votre budget. Il est d'abord conseillé de faire le point sur sa situation. Si vous n'avez pas de problèmes de santé, il est possible de vous contenter des formules moins onéreuses. En revanche, si vous avez des problèmes de vue ou dentaires, dans la mesure du possible, il est préférable de regarder les offres (souvent plus onéreuses) qui remboursent le mieux ces postes de soin pour éviter un reste à charge trop important.

Il est très difficile de s'y retrouver dans les barèmes de remboursement des différentes complémentaires santé. Parfois, un simulateur de remboursement est proposé en fonction des différentes formules, comme sur le site de LDME ou des exemples de remboursements, chez la SMERRA.

Mutuelle santé : comment comprendre votre barème de remboursement

Comparez les tarifs

Voici quelques exemples de tarifs. LMDE propose quatre formules. Une à 4,90 euros par mois, uniquement pour les remboursements en cas d'hospitalisation. Pour 16 euros par mois, une formule inclut un remboursement à 100% des consultations chez le généraliste et les médicaments. Les dernières formules (28,50 et 41,90 euros par mois) donnent accès aux remboursements du 100% santé, à des remboursements pour les soins paramédicaux et à des plafonds de remboursement plus ou moins élevés pour le dentaire ou encore l'optique.

Le système est souvent similaire, même si les tarifs et garanties varient dans les autres mutuelles étudiantes. La SMERRA propose aussi 4 formules (5 euros, 13,80 euros, 25,50 euros ou 41 euros). Il y en a 3 chez la SMENO : à partir de 14,34 euros, à partir de 28,68 euros ou à partir de 42,96 euros par mois. D'autres acteurs commercialisent des offres modulables, dont les tarifs varient en fonction des remboursements choisis.

L'outil Moneyvox market intelligence, qui analyse les données de Meilleurtaux, permet de voir les prix moyens chez plusieurs dizaines d'assureurs santé et mutuelles. Résultat, en septembre 2025, pour les jeunes de 18 à 24 ans, toutes régions confondues, le tarif médian mensuel est de 26 euros pour un contrat de niveau faible, 33 euros pour un niveau moyen et 64 euros pour un niveau fort.

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Renseignez-vous sur les différentes aides

Vous pouvez peut-être bénéficier d'aides réservées aux étudiants. Elles peuvent venir des mutuelles elles-mêmes. Du côté de LMDE, par exemple, sous condition de ressources, un fonds est prévu pour les étudiants ayant « des frais médicaux occasionnés par une maladie, un accident ou un traitement médical. Elle ne peut être, en aucun cas, un fonds d'assistance. C'est une prestation individuelle dont le montant est variable selon le caractère des soins subis ». Il y a également un fonds d'aide à la compensation d'un handicap.

Certaines écoles, communes, régions ou certaines départements proposent aussi des aides pour payer une complémentaire santé. C'est par exemple le cas de la région Occitanie qui donne accès à un « Pass mutuelle » d'un montant de 100 euros par an, pour les étudiants boursiers qui ne peuvent pas bénéficier d'une mutuelle d'entreprise, de celle de leurs parents et qui ne sont pas éligibles à la CSS.

Il est aussi enfin parfois possible d'obtenir des réductions en passant par un BDE. Enfin, les Centres communaux d'action sociale (CCAS) peuvent vous soutenir financièrement et / ou vous accompagner pour demander et comparer des devis.

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