50 ans ! La carte à puce a fêté l'an dernier son premier demi-siècle. C'est le 25 mars 1974 qu'un inventeur français, Roland Moreno, a déposé à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) le brevet d'une « carte à mémoire », intégrant, dans un rectangle en plastique de moins d'un millimètre d'épaisseur, un circuit intégré capable de stocker et de traiter des informations.
Depuis, l'invention s'est imposée comme un standard d'authentification dans les télécoms (la carte SIM, après l'ancienne Télécarte), dans les transports et bien sûr dans les paiements. Aujourd'hui, ce sont plus de 100 millions de cartes bancaires à puces qui circulent en France. En 2024, pour la première fois, les paiements par carte ont même dépassé les paiements en espèces dans les points de ventes physiques.
Un chiffre historique pour les paiements par carte bancaire
Que cache la puce de ma carte bancaire ?
Un petit rectangle de métal, parcouru de lignes noires formant d'étranges motifs : voici ce qui nous vient en tête lorsqu'on évoque la puce d'une carte bancaire. Cette partie visible, toutefois, n'est pas la puce en elle-même, mais une zone de contact qui permet les échanges d'informations avec le terminal de paiement.
C'est sous cette zone qu'est installée la puce en elle-même. En réalité, un microprocesseur, sorte de mini-ordinateur capable de stocker et de traiter toutes les informations nécessaires pour authentifier le paiement. En particulier les clés cryptographiques, de plus en plus complexes, utilisées pour garantir la sécurité des transactions. Les cartes intègrent aussi désormais une antenne, dite NFC, reliée au microprocesseur et qui sert au paiement sans contact.
Ma carte contient-elle une batterie pour alimenter la puce ?
La puce de votre carte est un appareil électronique : pour fonctionner, elle a besoin d'électricité ! Comment ça marche ? Non, votre carte ne contient pas de mini-batterie. Elle est alimentée par le terminal de paiement, via la zone de contact déjà évoquée, qui sert en quelque sorte de prise électrique.
Carte bancaire gratuite ou pas chère : les meilleures offres
Pourquoi faut-il parfois frotter la puce ?
« Carte muette ». La mention apparaît de temps en temps sur le terminal au moyen de payer. Dans ce cas de figure, nous avons tous le même réflexe : frotter la carte sur un tissu, si possible en laine ou en matière synthétique. Et c'est souvent efficace.
Pourquoi ? C'est tout simple. A force de frottement et de manipulation, la zone de contact déjà évoquée peut s'user et remplir moins bien son office : permettre la communication entre la carte et le terminal de paiement. La frotter permet de générer un peu d'électricité statique, et donc de faciliter l'échange d'informations.
Pourquoi ma carte a-t-elle une durée de validité ?
De 3 ans à 5 ans : c'est aujourd'hui la durée de validité d'une carte bancaire nouvellement émise. Pourquoi une durée aussi courte ? Il s'agit bien sûr de prévenir des dysfonctionnements liés à l'usure : la carte est un objet utilisé au quotidien, parfois malmené, qui peut s'abîmer.
Mais il y a une raison plus fondamentale à ce renouvellement régulier : plus une carte est récente, plus elle est sûre. La capacité de mémoire et de traitement des puces, en effet, ne cesse de progresser, à l'image de celles embarquées dans les ordinateurs et les smartphones. Les nouvelles générations peuvent donc embarquer des clés cryptographiques plus complexes et plus robustes face à la fraude.
Cette durée de validité, toutefois, a tendance à augmenter : elle peut aujourd'hui aller jusqu'à cinq ans dans certaines banques, principalement pour des questions de coût.
Faut-il détruire la puce d'une carte bancaire périmée ?
C'est conseillé, mais pas indispensable. Une carte ayant dépassé sa date de validité ne peut plus être utilisée pour payer. Et même si elle tombe entre de mauvaises mains, il n'y aucune chance qu'un malfaiteur puisse en extraire des informations susceptibles de lui permettre de vous dérober de l'argent, ces dernières étant cryptées.
Pourquoi la puce de ma carte est-elle de plus en plus petite ?
Disparition du numéro embossé, de la piste magnétique, de la zone dédiée à la signature : le design de nos cartes bancaires a évolué au cours des dernières années. La présence de la puce, elle, semble immuable. Pourtant, elle aussi est en perpétuelle évolution.
Pourquoi les chiffres en relief disparaissent de la carte bancaire
Si vous avez gardé d'anciennes cartes (ce qui n'est pas forcément conseillé), faites la comparaison : la zone de contact, c'est-à-dire la partie visible de la puce, est de plus en plus petite. Ce changement est à mettre en lien, évidemment, avec la hausse exponentielle des capacités de mémoire des puces électroniques, ce qui autorise leur miniaturisation.
Vous en voulez une preuve supplémentaire ? Voici l'image d'un des premiers prototypes de carte à puce, réalisé par son inventeur Roland Moreno vers 1975.
Image#ImageLibre#12867#Par ByB — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https ://commons.wikimedia.org/w/index.php ?curid=42784498
La puce de ma carte bancaire pourrait-elle disparaître ?
C'est très peu probable. La puce, en effet, continue à faire ses preuves en matière de sécurité. Tous les spécialistes avec qui nous avons échangé nous ont confirmé qu'elle est toujours réputée inviolable, malgré les moyens de plus en plus sophistiqués à la disposition des fraudeurs.
La partie visible de la puce, c'est-à-dire la zone de contact métallique, pourrait, en revanche, perdre un jour de son utilité. La tendance, en effet, est à la généralisation du paiement sans contact. Désormais, sur un nombre croissant de terminaux de paiement, il n'est plus nécessaire d'introduire la carte (et donc d'utiliser la zone de contact), même pour des montants dépassant 50 euros. Si le code est requis par la banque, il suffit de le taper sur le terminal.
Carte bancaire : la fin du plafond de 50 euros pour le paiement sans contact
Il y a peu de chance, cependant, que la zone de contact disparaisse à court ou moyen terme. D'abord, parce que certains usagers restent réfractaires au sans contact et choisissent de désactiver cette fonction. Ensuite parce que ce paiement sans contact nécessite une communication avec la banque. Or, il subsiste des cas de figure où cette interrogation est impossible, notamment dans les zones non ou mal couvertes par les réseaux télécom.