Dans un communiqué publié jeudi, jour de l'adoption du budget prévisionnel en conseil d'administration, la Poste indiquait que les activités bancaires, via La Banque Postale, devraient enregistrer une progression de 5% des encours d'épargne et de crédits. Mais les revenus devraient être affectés par « un contexte de taux d'intérêt toujours bas et de changements réglementaires », reconnaissait le groupe.
Selon l'Agefi, le budget table sur un résultat d'exploitation de 575 millions d'euros, un chiffre 20% inférieur à celui de 2010 (720 millions d'euros). Ce recul s'explique par la baisse des taux d'intérêt qui pèse sur le rendement du portefeuille de placements de la Banque Postale, investi largement en obligations. Le quotidien précise que le manque à gagner en produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires, atteint entre 160 et 170 millions d'euros, auquel s'ajoute une baisse de 60 millions des revenus issus du Livret A.
Crédits et assurances à la rescousse
Toutefois, le PNB devrait parvenir à progresser à 5,25 milliards d'euros, légèrement en dessous de l'objectif qui est de 5,47 milliards, grâce la hausse des encours de crédit à la consommation, à 2 milliards d'euros, contre 800 millions en 2010, année du lancement de cette activité. Au total, les crédits à la consommation et l'assurance dommage (lancée en décembre en partenariat avec Groupama) devraient rapporter un surcroît de PNB de 50 millions d'euros, indique l'Agefi.
Ce budget est adopté alors que Philippe Wahl a été nommé mardi président du directoire de la Banque Postale par le conseil de surveillance, en remplacement de Patrick Werner, dont le mandat n'a pas été renouvelé.
La Poste, quant à elle, touchée par la baisse constante des volumes des courriers, a annoncé qu'elle prévoyait un chiffre d'affaires « stable en 2011 par rapport à 2010 », et qu'elle visait une marge d'exploitation supérieure à ses propres attentes, d'environ 3%.