« Nous avons incontestablement un problème sur ce terrain », a expliqué Michel Pébereau sur BFM Radio mardi, alors que le Comité de Bâle s'apprête à dévoiler les nouvelles normes applicables aux fonds propres des banques. Alors que la « reprise est modeste » et que les Etats « n'ont pas à leur disposition de nombreux instruments pour soutenir l'économie », « serait-il raisonnable de réduire brutalement la capacité de crédit de l'économie? », s'est interrogé le banquier.
Selon ses calculs, si le Comité de Bâle imposait aux banques de détenir des fonds propres correspondant à 10% de leurs engagements, les banques françaises seraient contraintes de lever 150 milliards d'euros supplémentaires, soit « le volume global » qu'elles ont levé « depuis leur création ». « On aurait à lever en l'espace de six années autant que ce qu'on a pu créer et lever en l'espace d'un siècle et demi », a-t-il encore dit. « Il faut raison garder ».
Après la crise financière de 2008, le Comité de Bâle a mis en chantier une réforme réglementaire, officieusement baptisée Bâle III, dont le canevas doit être soumis au G20 de Séoul en novembre, et validé par les dirigeants des grands pays développés et émergents.