Les financements directs comptabilisés par l'ONG entre janvier 2024 et juin 2025 s'élèvent à 6 millions de dollars pour le Crédit Agricole (28e rang mondial), 4 millions de dollars pour BNP Paribas (35e rang mondial) et 1 million de dollars pour la Société Générale (55e rang mondial). Les montants sont autrement plus importants lorsque l'ONG regarde le total de ces établissements bancaires depuis 2016 : 250 millions de dollars pour BNP Paribas, 198 millions de dollars pour la Société Générale et 86 millions de dollars pour le Crédit Agricole.

BNP Paribas « a introduit des exclusions spécifiques à l'Amazonie », salue l'ONG, mais déplore en parallèle « certains lacunes », permettant notamment le financement d'entreprises dont une partie des activités sont situées en Amazonie, comme la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras. Contactée par l'AFP, la banque « souligne la nette avance des banques européennes, particulièrement BNP Paribas, sur ce sujet » et met en avant « l'exposition limitée du groupe ».

Société Générale « a réduit son exposition à la production de pétrole et de gaz de plus de 50% depuis 2019 », a précisé une porte-parole de la banque à l'AFP, et vise -80% d'ici 2030. « Cette trajectoire s'appuie sur des critères d'exclusion spécifiques au secteur pétro-gazier, portant sur les transactions dédiées et sur les financements des entreprises actives sur ce secteur », continue-t-elle, avec une mention explicite de l'Amazonie équatorienne.

Contacté par l'AFP, Crédit Agricole n'a pas réagi.

Loin derrière les géants américains

Les banques françaises restent loin derrière les géants américains comme JPMorgan, Citi et Bank of America dans le financement des énergies fossiles en Amazonie.

« Bien qu'elle ne soit pas le principal facteur de déforestation, dans certaines régions, l'exploitation pétrolière ouvre des routes dans des forêts intactes, facilitant et accélérant le développement d'autres industries, souvent illégales, et favorisant ainsi la déforestation », précise Stand.earth. « Les combustibles fossiles sont également la première cause des émissions mondiales de gaz à effet de serre », rappelle-t-elle.

En octobre 2022, BNP Paribas a été la cible de deux mises en demeure sur le devoir de vigilance, au titre de son appui financier à Marfrig, une entreprise de conditionnement de viande du Brésil, de son impact sur la déforestation ainsi que sur son soutien à des entreprises développant de nouveaux projets pétro-gaziers. Ces mises en demeure se sont traduites par deux plaintes en février 2023.