Au CCF, après plus de six mois de négociations entre direction et syndicats, le plan de sauvegarde de l'emploi est désormais entre les mains de la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (Dreets), pour une validation attendue à la fin du mois.
Le CCF - ex-réseau de banque de détail de HSBC en France - compte fermer 72 de ses 238 agences d'ici fin 2026, ce qui entraînera le licenciement de 1.022 à 1.113 personnes, sur un total d'environ 3.200 salariés.
« Notre objectif est de prioriser les départs volontaires et de limiter au maximum les départs contraints », a précisé une porte-parole du CCF à l'AFP. La direction avait initialement annoncé en décembre dernier la suppression de plus de 1.300 postes et la fermeture de plus de 80 agences.
Malgré les concessions obtenues, ce « plan de licenciements massif » laisse un goût amer à Eric Poyet, de Force ouvrière, premier syndicat représentatif au sein du groupe.
« Notre responsabilité c'est de protéger l'emploi, pas de négocier des chèques », a-t-il déclaré à l'AFP après la signature de l'accord sur les modalités du plan social par les quatre syndicats représentatifs du CCF.
« Les conditions du plan sont plutôt généreuses mais il y a encore beaucoup d'incertitudes », a témoigné auprès de l'AFP une salariée parisienne de 40 ans du pôle immobilier, qui n'exclut pas « une reconversion après 18 ans passés dans le monde bancaire ».
Nouvelle réduction du réseau pour BNP Paribas
De son côté William, 35 ans, qui travaille dans l'ingénierie patrimoniale et a souhaité recourir à un prénom d'emprunt, a le sentiment « d'avoir été contraint de prendre les devants ».
Après avoir « subi » le passage de HSBC à CCF et vécu comme « une douche froide » l'annonce du plan social, il compte « rebondir » après avoir signé une promesse d'embauche dans un autre groupe.
Dans un paysage marqué par une baisse de fréquentation des agences, BNP Paribas prévoit aussi de réorganiser son réseau de banque de détail en France.
Le groupe a annoncé fin juin tabler sur une baisse des effectifs de 2,2% à 2,5% par an en moyenne entre 2026 et 2030, mais il n'y aura « pas de plan de départs », avait alors assuré Isabelle Loc, directrice de la banque commerciale en France de BNP Paribas.
La première banque française, qui a déjà réduit son réseau de moitié au cours des dix dernières années et compte désormais 1.545 agences, prévoit d'accélérer le rythme mais reste évasive sur le nombre exact de sites promis à la fermeture.
Plusieurs syndicats, inquiets des « conséquences néfastes » de ce projet ont demandé des mesures d'accompagnement « significatives » et des discussions sont en cours avec la direction.
Société Générale dans la tourmente
Autre acteur du secteur dans la tourmente, Société Générale, où la dénonciation unilatérale par la direction de l'accord sur le télétravail vendredi dernier a cabré les syndicats et heurté des salariés.
« Une décision prise aussi brutalement et unilatéralement a choqué un peu tout le monde », a déclaré à l'AFP une salariée des services juridiques, qui a requis l'anonymat.
A l'exception du SNB (Syndicat national de la banque, majoritaire), prêt à participer à des discussions à la rentrée sur un nouvel accord, les trois autres syndicats représentatifs de Société Générale (CFDT, CFTC et CGT) refusent de s'engager dans une négociation « fermée » - dont l'objectif a déjà été fixé à un jour maximum de télétravail par semaine, alors que 70% des salariés disposent actuellement d'au moins deux jours. Ces trois syndicats ont lancé jeudi un appel à la mobilisation le 18 septembre prochain.