« Il faut qu'ils comprennent qu'on est prêts à tenir », a lancé au micro Chrystèle Guérin, déléguée CFDT, lors d'un rassemblement sur le parking du siège au Relecq-Kerhuon (Finistère). « On a dit à la direction : vous ne nous achèterez pas avec 200 euros et des mesurettes sur les conditions de travail ! », a-t-elle ajouté sous les applaudissements.

À l'issue d'une première journée d'arrêt de travail vendredi, les organisations syndicales (CFDT, Unsa, SNB et Asisa) avaient donné rendez-vous aux salariés du groupe rassemblant les caisses régionales du Crédit Mutuel de Bretagne et du Sud-Ouest, ainsi que plusieurs filiales dont la banque en ligne Fortuneo.

L'intersyndicale demande un supplément d'intéressement de 1 500 euros pour tous, une augmentation générale de 500 euros et, sur le plan des conditions de travail, la limitation des réorganisations, un moratoire sur « la baisse des prestataires et des CDD » ainsi que « la baisse des objectifs en volume », entre autres. « Il faut continuer à amplifier le mouvement. Plus on sera présent et plus on pèsera », a tonné Olivier Pichon, délégué CGT, dont le syndicat participe au mouvement, mais avec des revendications salariales plus élevées.

Moins de grévistes que vendredi

Les syndicats comptabilisaient 38% de grévistes mardi, une mobilisation en recul par rapport à vendredi (50%). La direction faisait elle état d'un chiffre de 15,8% de grévistes mardi, contre 24,8% vendredi, avec 17 agences fermées (contre 50 vendredi).

Une réunion était prévue mardi après-midi entre les syndicats et la direction « avec pour objectif de favoriser des discussions en vue d'aboutir à un accord », a précisé la direction, qui avait assuré vendredi avoir proposé « des avancées très concrètes, qui concernent à la fois des mesures d'accompagnement du travail et des mesures financières ».

En cas d'échec des négociations, les syndicats ont prévu de nouvelles journées de grève mercredi, ainsi que les 6,7 et 13 mai. « Et s'il y a besoin de monde pour aller faire du bruit à l'assemblée générale (d'Arkéa, prévue le 13 mai à Brest), on sera là », a prévenu Chrystèle Guérin. Les établissements bancaires ont dans l'ensemble limité les augmentations de rémunération pour 2025, dans un contexte d'inflation réduite.

Arkéa n'est pas le seul établissement bancaire à connaître un mouvement de grève depuis le début d'année. Les salariés du CCF et ceux de la Société Générale se sont également mobilisés, les 4 février et 25 mars respectivement, pour des revendications principalement centrées sur les conditions de travail, sur fond de suppressions d'agences par centaines et de postes par milliers.