Le projet est « en discussions avancées avec les gouvernements du Royaume-Uni, des États-Unis et de l'UE », indique un communiqué publié cette semaine. « D'abord, les nations doivent négocier une charte », a priori d'ici juin, « ensuite cette charte doit être ratifiée » au second semestre 2025, « puis les premières opérations pourront commencer, en 2026 », a déclaré jeudi à l'AFP M. Murray.
L'industrie de la défense est amenée à se muscler en Europe au moment où le président américain Donald Trump met à mal l'alliance transatlantique et gèle son aide militaire à l'Ukraine.
Emmanuel Macron a promis mercredi lors d'une allocution télévisée des « investissements supplémentaires » en matière de défense, « qui exigent de mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics ».
« Si vous êtes une entreprise de défense, il est très difficile d'obtenir des services bancaires, des crédits, parce que vous devez faire face à des risques de conformité très élevés »
« Si vous êtes une entreprise de défense, il est très difficile d'obtenir des services bancaires, des crédits, parce que vous devez faire face à des risques de conformité très élevés », a expliqué M. Murray. Le modèle de cette banque DSR serait celui d'une banque multilatérale, à l'image de la Banque européenne d'investissement (BEI), qui serait abondée en partie par les États actionnaires, et l'idée est de faire appel à la fois aux capitaux européens et américains.
En matière de capacités de financement, Robert Murray, entouré d'anciens cadres dirigeants de grandes banques internationales, dont JP Morgan, souhaite réunir 100 milliards de livres sterling, précise le communiqué. Cette somme serait abondée par les États actionnaires et par d'« éventuels partenaires institutionnels ».
Mais seule une fraction de ce capital – entre 10 et 20% – serait réellement versée en numéraire, le reste étant appelable en cas de besoin, « une pratique standard » dans le secteur, a indiqué à l'AFP Robert Murray.
« Plusieurs pays européens envisagent de soumettre une offre pour accueillir la banque en tant que nation hôte », a-t-il ajouté. Parmi les banques multilatérales existantes, « aucune n'a de mandat en matière de défense et de sécurité, il y a donc un espace pour cela », a souligné M. Murray.
La banque DSR a plusieurs objectifs, dont le financement « à long terme (...) aux taux les plus bas possibles » des achats nationaux de défense et le soutien à « la chaîne d'approvisionnement de la défense », notamment via des systèmes de garanties.