À l'occasion de la semaine de la finance solidaire qui se tient du 11 au 17 novembre, l'association Fair et France Active font le point sur la relation entre les Français et l'épargne solidaire. Le constat est clair : s'ils restent « soucieux d'épargner », les Français « restent encore mal informés sur l'existence et le fonctionnement de l'épargne solidaire ». En effet, 70% des épargnants se considèrent mal informés sur ce type d'épargne « qu'il s'agisse de son fonctionnement, de ses finalités, des produits proposés ou bien des acteurs qui la gèrent ».

Par ailleurs, l'envie de flécher son épargne vers des projets « utiles à la société et à l'environnement » diminue. Seuls 20% des Français souhaitent aujourd'hui une épargne à finalité solidaire en combinant si possible la rentabilité financière et la contribution à des projets d'intérêt général. Chez les jeunes âgés de 25 à 34 ans, ce chiffre grimpe à 30%.

« L'épargne solidaire est accessible à tous : elle offre une diversité de produits financiers adaptés à chaque type d'épargnant, selon son profil et ses priorités tant en matière de rendement, de risque ou d'impact. En effet, il existe des solutions concrètes pour ceux qui souhaitent à la fois soutenir des entreprises et des projets utiles à la société et à l'environnement grâce à leur argent, tout en répondant à leurs objectifs d'épargne. En cela, le rôle proactif des acteurs bancaires est essentiel, tout comme celui de l'accompagnement des évolutions réglementaires, indispensables pour mieux encourager une épargne solidaire », rappelle Patrick Sapy, Directeur général de FAIR.

Parmi les projets solidaires, le financement de la transition écologique est privilégié (31%) par rapport au renforcement du lien social (19%) ou à la création d'emplois (16%). La majorité des Français estime que le placement sur des produits d'épargne solidaire doit être envisagé à moyen terme et 34% d'entre eux sont prêts à attendre entre 3 et 8 ans pour récupérer le fruit de leur épargne. Seulement près d'un quart des Français (24% exactement) considèrent être prêts à ne pas se fixer d'horizon de rentabilité tant « que leur investissement soutient une cause solidaire ».

« Ces résultats illustrent combien les finalités sociales et écologiques de l'épargne solidaire répondent aux attentes des Français. Ils ont bien identifié les fondements de cette épargne citoyenne qui permet de répondre à des besoins non couverts dans les territoires. Pour autant, nous voyons cette année un moindre intérêt de leur part à épargner solidaire en raison d'un contexte économique sans doute plus tendu. Ce baromètre révèle toujours un besoin crucial d'accompagnement et d'information. Notre rôle ainsi que celui des banques et des assureurs est d'arriver à donner à chacun les clés pour plus de transparence sur le parcours de cette épargne jusqu'à ses résultats. Il faut que les Français deviennent les vrais acteurs de leur choix en matière de fléchage de leur épargne », explique Denis Dementhon, Directeur Général de France Active.

Epargne solidaire : deux tiers des Français se sentent mal informés

Les jeunes craignent pour l'avenir

« Craignant pour leur avenir », les Français veulent épargner plus. En effet, selon le sondage de Fair et France Active, plus de la majorité d'entre eux (55%) ont déclaré vouloir augmenter leur capacité d'épargne et 38% souhaitent maintenir le même effort d'épargne.

Cette volonté est d'autant plus marquée chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans : 56% d'entre eux « expriment un intérêt croissant pour l'épargne, en particulier face à l'incertitude de l'avenir ». Quant aux raisons d'épargner, 46% des répondants évoquent leur crainte de l'avenir, tandis que 38% épargnent afin de financer des projets futurs comme un achat immobilier, les voyages ou encore les études. Entre l'impact positif sur la société ou l'environnement et la sécurisation de l'épargne, le choix est fait : un tiers des Français a comme première priorité la disponibilité de leur épargne, 29% la sécurité du capital placé, 22% le rendement financier et seulement 12% l'impact social et écologique de leur investissement.

À fin 2023, l'encours global de l'épargne solidaire atteint 30,2 milliards d'euros, soit une augmentation de +15% par rapport à 2022. 1 470 projets à impact social et écologiques ont été soutenus directement par l'épargne solidaire et près de 8,5 millions d'euros de dons ont été versés à des associations.