« On parle d'une masse de 80 milliards d'euros (d'allègements généraux, ndlr), donc c'est une masse conséquente », a-t-il rappelé devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, en ouverture des débats sur le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. « Une première marche de réduction avait été franchie l'an dernier » d'un montant de 1,5 milliard d'euros, a précisé le ministre.
« Nous proposons non seulement de reproduire cette marche, mais d'en faire une supplémentaire à peu près du même montant », a-t-il indiqué. « Nous veillerons à ce que les exemptions au niveau du Smic soient maximales dans une logique de maintien des allégements avec une courbe quitte à discuter d'ailleurs jusqu'à trois fois le Smic », a déclaré Jean-Pierre Farandou.
Des pertes de recettes
Le rapporteur général de la commission des Affaires sociales, Thibault Bazin (droite républicaine) s'est interrogé sur le paramétrage de la mesure, ainsi que sur les secteurs et entreprises concernés. « Si la réforme vise à rationaliser, très bien. Si la réforme vise à renforcer l'incitation à l'augmentation des salaires, tant mieux. Mais si la réforme revient à accroître la charge sur les entreprises et par ricochet sur les classes moyennes, alors ce serait malvenu », a-t-il estimé.
L'an dernier, les économistes Antoine Bozio et Etienne Wasmer ont présenté à la demande du gouvernement un rapport proposant de refondre les allègements de cotisations sur les bas salaires en France, responsables selon ces experts d'une tendance à la « smicardisation » de la société.
En effet, le coût pour augmenter de 100 euros un salarié au Smic atteint 442 euros pour l'employeur, selon une étude de la Drees parue il y a un an. Ces allègements de cotisations constituent également des pertes de recettes pour la Sécurité sociale.